Être et devenir – le documentaire qui fait réfléchir

Depuis que notre fille est née – ou peut-être même avant, je ne sais plus trop – nous avons fait le choix de ne pas la scolariser. De mon propre vécu, je ne connaissais comme alternative à la scolarisation que l’école à la maison. Mais ça ne me convenait pas. Notre fille n’a pas encore 4 ans, donc on pourrait croire qu’on a le temps de voir venir, puisque l’instruction n’est obligatoire qu’à partir de 6 ans (en France). Mais quand quelque chose ne me convient pas, je cherche des réponses. J’avais besoin de mettre des mots sur mon ressenti face à l’instruction telle qu’on la conçoit. Et surtout, il était nécessaire pour moi de comprendre comment permettre à notre fille de cultiver cette soif d’apprendre, cette envie de découvrir, et ce plaisir de comprendre le monde qui l’entoure. C’est alors que je suis tombée sur le film documentaire de Clara Bellar « Être et devenir ».

 

Le documentaire « Être et devenir »

Je ne sais plus trop quand ni comment j’en suis arrivée à l’acheter (ici). Il fallait absolument que je le vois, maintenant. En le visionnant j’ai pleuré. J’ai découvert ces familles, d’horizons et de cultures différentes, toutes motivées par la passion et l’apprentissage autonome. J’ai compris cette volonté à vouloir être heureux tout simplement. Parce que ce choix de ne pas scolariser ses enfants, ni à l’école, ni à la maison, implique des choix de vie. Ce documentaire est troublant, il nous permet de nous poser des questions qu’on a tendance à éviter, ou qu’on a même pas eu l’idée d’envisager. Ce film n’est pas là pour critiquer, mais pour faire réfléchir. Et au bout de cette réflexion, chacun est libre de choisir la vie qu’il veut pour lui, pour sa famille, pour ses enfants.

 

Ce que j’en ai pensé

En visionnant « Être et devenir » la première fois, j’ai pu mettre des mots sur un sentiment que je n’arrivais pas à exprimer : la frustration mêlée à de la colère. Dans mes apprentissages j’ai toujours été une bonne élève, très studieuse, avec de bonnes notes. Mais malgré ce côté « élève-parfaite-qui-colle-au-système » j’ai longtemps souffert de ne pas savoir ce que je voulais faire de ma vie. Une mauvaise note était synonyme d’échec. Mais avoir de bonnes notes n’était pas synonyme de réussite pour moi. Je voyais bien que ça ne me servait à rien puisque je ne savais pas ce que je voulais faire après le bac. D’ailleurs j’ai fait 3 essais avant de trouver une formation qui me plaise. Et ensuite, j’ai tout laissé tomber pour m’occuper de ma fille et me consacrer passionnément à mes blogs. Il aura fallu attendre 26 ans pour trouver que ce qui me plaisait, me passionnait, me donnait envie de travailler et de vivre sans la crainte de « et après? », c’était tout ce que je n’avais pas étudié en classe.

Cette révélation a été un déclic. Et face à cette réalité, je ne pouvais que faire un choix. Il n’était plus questions de voir plus tard, de se laisser porter par la vie et les décisions des autres. Il était hors de question que l’école (publique, privée ou à la maison) tue cela chez ma fille.

Voici mon top 4 des réflexions que j’ai aimées dans ce documentaire :

  • Faut-il vraiment un lieu et un temps pour apprendre ?
  • Personne ne devrait canaliser et imposer les découvertes d’un enfant.
  • Enseigner c’est le travail des adultes. Apprendre c’est le travail de tout le monde. Et partager n’est pas imposer.
  • Un enfant ne procrastine jamais. Même quand il rêve il apprend.

 

Ce que mes parents en ont pensé

Depuis que nous avons fait le choix des apprentissages autonomes, notre entourage ne comprend pas toujours pourquoi ni comment on fonctionne. Et mes parents se sont montrés presque inquiets (ce que je peux comprendre). Alors, je leur ai proposé de visionner ensemble le documentaire « Être et devenir » et je leur ai demandé à chaud, leurs réactions.

  1. La première chose que ma mère m’a dite c’est : « je comprends ce que tu voulais dire par rapport à mes réactions avec ton frère et ses études ». Pour situer le contexte, mon petit frère (salut frangin!), dernier d’une fratrie de 6 enfants, 19 ans, a choisi la formation qu’il souhaite faire. Et il l’aime. Vraiment. Mais dans sa manière de fonctionner, il n’est pas du genre à réviser tous les soirs, et à prendre de l’avance sur son travail « scolaire ». Je disais à ma mère qu’étant donné qu’il a choisi cette voie et que ça lui plait, il se donnera les moyens d’y arriver, même si sa manière de faire lui fait peur à elle. En voyant ce documentaire, elle a compris ce que je voulais dire, elle a réalisé qu’à partir du moment où quelqu’un choisit une voie et qu’elle lui plait, peu importe les difficultés ou la façon de faire, il va atteindre son objectif. En attendant, il faut juste ne pas stresser et faire confiance.
  2. Ils ont réalisé que l’enfance qu’ils nous avaient offerte était proche de ce qui est décrit dans ce documentaire : et c’est vrai ! J’ai passé mes premières années de ma vie dans la brousse africaine, à apprendre en observant les adultes, en jouant, en explorant en totale liberté dans la nature. Et même si on faisait le CNED, le sentiment de bonheur et de liberté était total. Ces quelques années sont parmi les plus belles dans mes souvenirs.
  3. Ils ont aimé la réflexion sur la notion de succès : selon l’éducation nationale, le succès est défini par les notes, mais cela n’est pas un gage de réussite de vie. Le documentaire propose une définition du succès basée sur l’épanouissement personnel.
  4. Mon père a beaucoup apprécié la valeur donnée à la famille : le documentaire montre des gens qui ont une haute valeur de la famille et du sens de la responsabilité des parents et de l’amour très fort qui est un ingrédient indispensable.
  5. Ils ont appréhendé différemment les buts de l’éducation nationale : ce documentaire met en relief le fait que c’est l’État définit ce qui doit être contenu dans les apprentissages, comme une norme. Mais à quel titre ?
  6. Ma mère a tout de même soulevé une ambivalence : d’un côté l’enfant trouve ses chemins tout seul, mais de l’autre, l’enfant fait en fonction de l’adulte, puisque c’est auprès de l’adulte qu’il arrive à tracer son chemin. Du coup, cela n’est possible que parce que les parents savent où ils vont. La fonction pédagogique du parent reste essentielle.
  7. Mon père a lui montré un certain scepticisme : à trop s’appuyer sur la bonne nature humaine de l’enfant et de ses capacités, est-ce que ce n’est pas une forme de naïveté ? Ou trop idéaliste ?

En conclusion, du positif et quelques questions en suspens. Mais pour les citer : « on serait jeunes parents, pour ces raisons et d’autres (idéologiques), on réfléchirait à mettre nos enfants à l’école publique ».

 

Votre avis sur le documentaire Être et devenir ?

Vous pouvez être touché(e), heurté(e), titillé(e), ce qui est sûr, c’est qu’après l’avoir visionné, vous aurez forcément un avis.

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