Attention à la surstimulation des enfants : 3 façons d’éviter de les épuiser

La surstimulation d’un enfant peut le conduire à l’épuisement physique et moral, et engendrer du stress, de l’anxiété et de l’insécurité. En bref, un cadre qui ne favorise ni le bien-être de l’enfant, ni ses apprentissages. Je vous propose donc de faire un point sur la bonne stimulation et la surstimulation, et je vous détaillerai 3 sources de surstimulation. Bien évidemment, j’ai cherché des pistes pour y remédier 🙂 Vous pouvez écouter au format audio, ou lire l’article juste en-dessous.

 

 

La différence entre stimulation et surstimulation

Un stimulus est une sorte de décharge, de message, qui provoque une réaction, une excitation. Lorsque nous permettons à l’enfant de s’éveiller au monde, il découvre, touche, goûte, manipule, apprend, explore… Toutes ces choses le stimulent, le poussent par exemple à saisir les objets, à comprendre, à apprendre, à se déplacer, et petit à petit à gagner en autonomie. Lorsque nous proposons des activités, des livres, des jeux, des sorties ou encore des expériences, nous stimulons positivement l’enfant.

La surstimulation, c’est l’excès de stimulus. C’est lorsqu’il y a trop d’informations à gérer, à analyser, à classer en même temps. Les organes, et par conséquent le cerveau, sont trop excités.

On rencontre tous des moments de surstimulation. C’est quelque chose d’inévitable (vous comprendrez avec les exemples que je donne juste après). En revanche, ce qui est problématique, c’est lorsque l’enfant est soumis à une surstimulation en continu : lorsqu’il n’y a pas de répit, pas de moment pour que tout s’apaise et se rééquilibre. Cet état de stress en continu a plusieurs conséquences : la fatigue, la nervosité, l’insécurité, l’impossibilité à se concentrer et à mémoriser, un agacement et un énervement, des maladies, ou encore de l’anxiété.

Il faut déjà comprendre qu’on est tous différents et qu’on ne réagit pas de la même manière aux différents stimulis. Mais il faut aussi intégrer le concept que l’enfant est encore moins capable que nous d’interpréter son agacement, sa fatigue ou son stress, et qu’il ne peut pas les gérer. C’est donc à nous de l’aider.

À mon sens il existe 3 causes de surstimulation. Je vais vous les détailler, et pour chacune d’entre-elle, apporter des pistes de solutions.

 

1. La surstimulation par la vue

Trop d’objets partout sur les meubles et sur le sol, des murs remplis de posters, photos ou dessins, des jeux pour enfants qui clignotent, les nombreux écrans (télé, ordi, tablette, téléphone), les jeux vidéos, les affiches publicitaires dans la rue, sur les bus ou dans le métro… tout cela envoie trop d’informations au cerveau (en plus des choses normales à observer) qui ne peut pas toutes les analyser. Alors les yeux sont fatigués, abîmés, on a mal à la tête, et on n’arrive pas à se concentrer (parce que le cerveau, lui, continue de travailler et d’analyser, et de classer, même inconsciemment, même les choses qu’il a perçues sans qu’on les voit vraiment…)

Imaginez un enfant surstimulé par la vue à qui on rajoute des livres à lire, des textes à étudier ou des dessins à colorier… même si c’est quelque chose qui lui plaît, c’est encore une chose en plus qui demande de l’attention au niveau des yeux. Et ça peut parfois être le truc en trop qui fait décrocher.

 

Quelles solutions ?
  • Un espace dégagé et désencombré : on commence par la chambre de l’enfant, mais on élargit aussi à tout l’appartement (ou toute la maison). On dégage le sol pour y circuler librement. On désencombre les meubles et on met tout dans des boîtes ou des caisses, fermées. On vide 3 murs sur 4, pour que les yeux soient reposés quand on est dans la pièce, avec des couleurs douces et des décorations apaisantes. Ainsi, à l’intérieur, l’enfant peut se reposer les yeux, ils ne sont pas sans cesse attirés par mille et une choses à observer.
  • Du repos : on propose des temps calmes, même si l’enfant ne dort pas, pour se reposer, fermer les yeux, ou regarder le plafond. On peut aussi proposer des exercices de visualisation, allongé sur le lit, en demandant à l’enfant d’imaginer les vagues sur le sable qui viennent et s’en vont, ou un coucher de soleil par exemple.
  • Regarder la nature : la nature a cela de génial qu’elle est ressourçante et apaisante à tous les niveaux. Même pour la vue. Regarder le vent faire tomber les feuilles, regarder le ciel et les nuages se déplacer, regarder l’herbe ou l’eau d’un lac, regarder la pluie tomber… Là, les yeux se reposent.

 

2. La surstimulation par les sons

Des cris, des rires, des enfants qui jouent, qui se disputent, de la musique dans les oreilles, la télévision ou la radio en fond sonore à la maison comme dans la voiture, les claxons dans les bouchons, les dizaines d’enfants dans la cour de l’école, les chaises qui crissent dans la classe, les bruits des couverts et des assiettes à la cantine, les jeux des enfants dont on aimerait enlever les piles… mis bout à bout, tous ces bruits peuvent devenir insupportables. Là encore, le cerveau analyse ce qu’il reçoit comme information : bruit lointain ou prêt, dangereux ou pas, agréable ou non ? Trop de bruit fatigue, agace, énerve.

Voici deux exemples très personnel : quand on est avec des amis et qu’il y a de la musique en fond, je demande souvent à l’éteindre, car je n’arrive pas à me concentrer assez sur la discussion, incapable de m’empêcher d’écouter qui chante, quel instrument, quelles mélodie, en quelle langue, etc. Il en est de même dans les mariages. Si je ne me suis pas reposée avant et préparé, le brouhaha, la musique, ça me donne envie de hurler. Alors imaginez un enfant qui vit dans le bruit de 7h30 à 18h00

 

Quelles solutions ?
  • Du silence : ça parait évident avec tout ce que je viens de dire plus haut. Et pourtant, est-ce qu’on le fait assez souvent ? Éteindre la musique, la télé ou la radio, ne plus parler et profiter. Simplement. C’est plus que vital !
  • Les bruits de la nature : on en revient toujours à elle 🙂 Il n’y a rien de plus apaisant que le bruit du vent, celui de la pluie, celui de l’eau de la rivière ou encore des oiseaux qui chantent. Quand on se taît et qu’on écoute, on réalise que la nature n’est pas silencieuse. Elle parle très discrètement, et c’est un bruit qui fait tellement de bien 🙂
  • De la musique apaisante : on peut parfois ramener le silence des enfants en leur demandant d’écouter une musique douce, calme, apaisante.

 

3. La surstimulation intelectuelle

Pour reprendre l’image d’Idriss Aberkane (dans son livre « Libérez votre cerveau »), les apprentissages sont comme des mets délicieux sur une table de banquet. Lorsqu’on propose plein de mets variés, d’ici et d’ailleurs, l’enfant peut les goûter, les toucher du doigt, en manger une cuillère, ou plus, voire même finir le plat. Lorsqu’on propose tout un tas de choses à explorer et à découvrir à l’enfant, c’est comme si on mettait sur une grande table, tout un tas de mets délicieux. L’enfant, naturellement, aime apprendre, goûter, découvrir, explorer, et apprendre encore et encore. Mais si on décide d’obliger l’enfant à finir tous les plats qu’on a décidés nous, qu’il fallait qu’il mange, alors le plaisir devient une corvée, et on peut très vite arriver au dégoût des apprentissages.

Une bonne stimulation consiste donc à ravitailler le banquet. Une surstimulation intervient quand l’enfant est toujours obligé d’apprendre, de mémoriser, de travailler, d’entraîner son esprit logique… et qu’on ne laisse pas la place au reste (le jeu, l’expérience, les temps d’ennui, les activités artistiques, les moments avec les copains, etc).

La surstimulation par la vue et par les sons touche une grande majorité des enfants, inconsciemment. La surstimulation intellectuelle est plus rare. Mais elle est la cause directe d’une pression monumentale qu’ont les parents. Pour exemple, je me rappelle d’un témoignage de deux enfants qui avaient un emploi du temps tellement rempli par leur mère qu’ils n’avaient pas le temps de jouer avec leurs amis pour le fun. Entre les cours, les devoirs, les cours particuliers de langue, les activités musicales et sportives (imposées), il n’y avait pas de temps pour jouer, s’ennuyer, développer son imagination. Même les jeux des enfants étaient tous des jeux de logique. Résultalt ? Les enfants étaient premiers de la classe, certes, mais avaient de mauvaises notes dans tout ce qui laissait place à l’imaginaire (comme écrire des rédactions en français). Et surtout, ils étaient fatigués et auraient aimé faire moins pour avoir du temps avec leurs amis.

Donc la surstimulation intellectuelle est vraiment due aux choix des parents, et heureusement, n’est pas aussi fréquente que certains voudraient le faire croire. Mais le problème par contre qui se pose, c’est qu’à cause d’une surstimulation visuelle ou auditive, de nombreux enfants sont en échec scolaire.

 

Quelles solutions ?
  • Répondre à la demande de l’enfant : pour reprendre l’image du banquet, on propose les plats qui sont dans les centres d’intérêt de l’enfant. On répond à ses curiosités et on respecte quand un plat ne l’attire pas ou ne l’intéresse pas. Il y reviendra sûrement plus tard ? Répondre à la demande de l’enfant c’est aussi respecter quand il sature et lui proposer des pauses et des temps calmes plutôt que de le pousser encore plus loin alors qu’il n’arrive ni à se concentrer, ni à enregistrer quoi que ce soit.
  • Proposer des choses variées : des activités manuelles, musicales et artistiques, du bricolage, des expériences, des jeux de logique, des livres, des jeux de société, des visites culturelles, des découvertes, des explorations, des histoires…
  • Des temps morts : les temps morts sont les temps de pause où on laisse l’enfant faire ce qu’il veut. Ils sont très importants car ils permettent à l’enfant de se reposer, de faire des choses qu’il aime, de s’ennuyer et donc de trouver des idées par lui-même pour ne plus s’ennuyer. Ces temps permettent aussi au cerveau d’enregistrer et de mettre en lien les choses apprises dans la journée avec les autres souvenirs. C’est comme ça que certaines informations passent de la mémoire à court terme à la mémoire à long terme. C’est aussi comme ça que les idées s’organisent et que des solutions apparaissent à certaines problématiques. Bref, les temps morts sont vivants 😀
  • Des temps pour se défouler : le corps physique extérieur n’est pas dissocié de l’intérieur et du cerveau. Bien au contraire. L’équilibre réside dans l’harmonie entre les deux. Il est donc important de favoriser autant les activités physiques et kinesthésiques que les activités plus « intelectuelles ». Proposez donc des sorties nature, des jeux en intérieur comme en extérieur, des activités sportives, des expériences manuelles, du bricolage, grimper dans les arbres, danser… toute chose qui permette de se défouler, d’affiner sa motricité fine et d’apprendre en faisant.

 

Vous l’avez compris, tous les enfants sont soumis à des surstimulations. L’essentiel est de le permettre d’avoir des fenêtres de décompression pour éviter l’épuisement au quotidien. J’espère vraiment que cet article vous aura aidé en ce sens. Et si vous avez d’autres idées, partagez-les, on en a besoin !

 

Cet article vous a plu ? En complément, téléchargez gratuitement un livret avec mes 20 pépites pour qu’apprendre ne rime plus avec corvée !

Découvrez GRATUITEMENT le livret avec mes 20 meilleures astuces qui vous permettront de cultiver le plaisir d’apprendre en famille :

Derniers articles :

Lisez aussi :