Témoignage de Sylvie et ses 3 garçons : une envie d’IEF irréalisable…

Entre avoir un projet d’instruction à la maison et passer à l’action, il y a un grand pas, que certaines personnes ont du mal à sauter. Le programme « 21 jours pour démarrer l’instruction à la maison sans prise de tête » permet de faire le point. Mais parfois, ça ne suffit pas toujours. Et c’est aussi partager ce genre de vécu qui permet de donner une image réelle de ce qu’est un engagement comme celui de déscolariser son enfant. Aujourd’hui je vous partage donc le point de vue de Sylvie, une maman convaincue que l’instruction à la maison est une bonne solution, mais qui ne peut tout simplement pas (encore ?) s’engager dedans, comme une envie d’IEF irréalisable.

Question 1 : Bonjour Sylvie, peux-tu nous présenter tes garçons ?

Bonjour, je suis Sylvie, la maman de :

  • Tao, bientôt 7 ans,
  • Soni, bientôt 5 ans,
  • et Mali, 3 ans 1/2.

 

Question 2 : Depuis quand réfléchis-tu à la question de déscolarisation et de l’instruction à la maison ?

Cela fait un peu plus d’un an. Lorsque j’ai réalisé que Tao allait entrer en CP et attaquer une petite quinzaine d’années sur les bancs de l’école.

Pour ma part, jusqu’au collège, ça allait à peu près. Mais on me rabâchait sans cesse que je bavardais trop, que je bougeais trop, que je faisais trop de fautes d’orthographe et que j’étais insolente. J’ai passé six ans au lycée (au lieu de 3).

Aujourd’hui je dirige ma propre société. Je viens de faire éditer un livre. Un deuxième sera édité prochainement. J’ai également réalisé plusieurs documentaires. Quand j’ai envie d’apprendre et que je m’intéresse à un sujet, ça rentre comme dans du beurre. Alors pourquoi avoir tellement galéré pour avoir mon bac ? Six ans au lycée ça laisse rêveur.

Question 3 : Qu’est-ce qui te bloque encore aujourd’hui ? Pourquoi n’as-tu pas sauté le pas de l’instruction à la maison ?

Il me semble complètement irréaliste d’envisager de faire l’école à la maison pour l’instant.

En fait, je crains de ne pas être assez patiente. C’est rythmé trois garçons de cet âge là ! Je travaille à tenter de devenir une meilleure maman avec différentes méthodes de parentalité bienveillante que tu connais par cœur. Je suis déterminée à ne plus crier, ne plus menacer, ne plus punir et mettre au coin, tous ces trucs débiles qui ne servent à rien. J’ai beau le savoir, c’est difficile de faire autrement. Quand enfin j’aurais acquis les réflexes, l’ambiance sera certainement plus cool à la maison. Et peut-être les choses s’imposeront.

De plus, le rythme est intense. J’ai créé ma société il y a bientôt six ans. Les choses ne se passent pas trop mal mais il n’y a jamais rien d’acquis.. J’ai donc besoin de travailler pleinement sur mon activité professionnelle autant que possible pour gagner ma vie.

Question 4 : Tu as suivi le programme « 21 jours pour démarrer l’instruction à la maison en tout sérénité« . Qu’est-ce qu’il t’a apporté concrètement ?

Ça m’a donné des bases. J’ai découvert que ce n’était pas si compliqué sur un plan juridique. Et ça m’a aussi donné très envie. Mais je pense qu’il faut faire une croix sur l’activité professionnelle telle que je la connais aujourd’hui pendant au moins cinq ans. Et financièrement ce n’est pas possible. J’ai la chance de partager tout ça avec le papa de mes enfants 😉 Mais nous avons des charges importantes (et nous tenons à garder notre maison). Alors pas le droit à l’erreur.

Ce que tu fais m’est utile. Et notamment les fiches que tu es en train de mettre en place. Car cela me permet de lâcher la pression sur le niveau scolaire de mes enfants. De les aider à être détendus par rapport à ça. De les aider à ce qu’ils sentent qu’ils travaillent pour eux-mêmes et non pas pour plaire à la maîtresse. De ne jamais les sanctionner parce que ça ne marche pas comme « il faudrait » à l’école.

Donc je vais continuer de suivre ton travail pour assurer au mieux ce que je peux assurer. Nous verrons ce que les années prochaines nous réservent.

Question 5 : Et pourtant, tu ne te sens pas prête à te lancer dans cette aventure. Comment tes enfants vivent-ils leur scolarisation ?

Le troisième entre à la maternelle cette année. Soni entre en grande section et ça se passe très bien. Tao entre en CE1. Il se plaint souvent de l’école. Il n’aime pas rester assis. Il n’aime pas « le travail » comme il dit. Il a mis du temps à s’intéresser à la lecture. Je crois que maintenant ça roule. Je pense que ses copain lui manqueraient énormément.

En fait j’ai surtout peur que l’école les dégoûte de l’apprentissage. Alors qu’un enfant est naturellement assoiffé de connaissances de progression de découvertes et d’expérimentation. Bref un enfant ça ne fait que apprendre depuis la naissance jusqu’à ce que son chemin croise celui d’un prof nul.

J’ai mis un point d’honneur à ne surtout pas ennuyer Tao avec ses devoirs cette année. En gros il ne les a jamais faits. Et la maîtresse n’y a vu que du feu. Je ne vois pas l’intérêt d’emmerder les enfants le soir à la maison. Je pense que ça ne sert à rien. Il apprend en lisant l’étiquette de la bouteille de lait, les panneaux dans la rue, et tout un tas de choses qui croisent son regard chaque jour.

 

Question 6 : Est-ce que tu as toujours envie de te lancer dans l’instruction à la maison dans le futur ? Ou est-ce que tu trouves l’équilibre en ajustant à la maison pour que tes enfants soient heureux ?

Je veux surtout ne pas contribuer au carnage que peut être l’école. C’est-à-dire ne pas les dégoûter de l’apprentissage en en rajoutant une couche à la maison. Leur remonter le moral si ils se sentent « nul ». Faire en sorte que les journées d’école se passent le plus possible en douceur. L’apprentissage se fait partout dans la vie. Pas seulement dans la classe

Une de mes cousines donc je suis très proche est en train de créer une école. Elle a une fille qui entre en maternelle cette année. Et elle aussi est assez écœurée par le système scolaire de chez nous. Alors elle a décidé de créer le sien. Je trouve ça super. Mais elle a une profession stable (elle est psychomotricienne), et des rentrées d’argent sûres.

Moi, je ne sais pas ce que sera le prochain trimestre. Donc c’est mon principal frein. Ne plus pouvoir travailler. Et très égoïstement, j’ai d’autres activités : le documentaire sur lequel je travaille actuellement, la musique et l’écriture…

J’attends de voir comment se déroule l’année prochaine. Je pense que si je sens que Tao décline à l’école, ça fera bouger les choses. Pour l’instant malgré ses plaintes, je sais qu’il y va avec entrain, qu’il aime jouer avec ses copains, et que globalement sur un plan purement scolaire, ça se passe bien. Si je sens que l’école le dégoûte de l’apprentissage et lui fait perdre confiance en lui, alors j’établirai une stratégie pour le sortir de là.

Question 7 : Un dernier mot ? Un conseil pour les familles qui se posent les mêmes questions que toi ?

Un conseil, je ne m’en sens pas vraiment la légitimité. Mais jeter un œil sur les ouvrages de Céline Alvarez, Idriss Aberkane , Ken Robinson… peut aider à faire confiance à nos enfants et à les accompagner au mieux.

L’important n’est peut-être pas d’être à l’école ou non. Mais de garder foi en leurs capacités.

 

Merci Sylvie pour ce cœur à cœur courageux. Si vous aussi vous souhaitez accompagner au mieux vos enfants à la maison dans leurs apprentissages, qu’ils soient instruits à la maison ou non, si vous vous posez des questions et que vous avez besoin de réponses pour trancher, alors cliquez ici 🙂

 

Cet article vous a plu ? En complément, téléchargez gratuitement un livret avec mes 20 pépites pour qu’apprendre ne rime plus avec corvée !

Découvrez GRATUITEMENT le livret avec mes 20 meilleures astuces qui vous permettront de cultiver le plaisir d’apprendre en famille :

Derniers articles :

Lisez aussi :