Mieux mémoriser grâce aux 5 facteurs de mémorisation

Hier, je lisais qu’à moins d’avoir des troubles importants qui auraient entraîné des lésions irréversibles dans notre cerveau, on peut tous apprendre à mobiliser notre mémoire et à la développer au-delà même de ce qu’on peut imaginer. Alors si un enfant de votre entourage pense qu’il n’a pas de mémoire, cet article va vraiment l’aider. Découvrez 5 facteurs de mémorisation à connaître et à utiliser pour mieux mémoriser.

 

La mémoire, ça dépend pour quoi…

Le premier test que je vous propose est de poser la question directement à votre enfant : « Est-ce que tu penses avoir une bonne mémoire » ? La réponse à cette question est presque toujours : « ça dépend pour quoi ». Et c’est vrai ! Quelqu’un qui a du mal à mémoriser une leçon, une poésie, ou une consigne, peut avoir une très bonne mémoire pour se souvenir des paroles d’une chanson qu’il aime ou d’un enchaînement d’actions dans un jeu vidéo. Un enfant qui n’arrive pas à apprendre par coeur ses tables de multiplications peut être très doué pour se souvenir des capitales du monde par exemple.

Ainsi donc, on ne naît pas avec une bonne ou une mauvaise mémoire. La mémoire est un muscle que l’on peut apprendre à muscler en s’amusant.

 

Comment fonctionne la mémoire ?

Notre cerveau n’empile pas les idées les unes pardessus les autres. Il les associe entre-elles, créant des arborescences (on les image souvent par des arbres ou des araignées). C’est quelque chose qui est toujours dynamique, jamais figé. Plus on va lire, entendre, voir, découvrir des choses, et plus les nouvelles idées viennent s’intercaler avec celles déjà mémorisées.

La mémoire de travail est la mémoire à court terme. C’est celle qui nous permet de retenir une information rapidement, mais pour une durée assez courte. Lorsqu’on a une bonne concentration et que l’on est attentif, alors on peut dire qu’on a une bonne mémoire de travail. Au fil de la journée, de nouveaux éléments arrivent et viennent remplacer les anciens. Par exemple : quand je lis une recette, je me rappelle des ingrédients et des quantités le temps de faire la recette, mais je les oublie tout de suite après. Si on veut retenir une information pour longtemps, il faut alors la stocker dans la mémoire à long terme.

La mémoire à long terme est celle qui nous permet de nous souvenir. Pour cela, il faut que les éléments aient été appris plusieurs fois et de façons différentes, pour faire appel à nos 5 sens et à nos émotions. C’est la meilleure façon de retenir une information de façon durable.

Les 5 facteurs de la mémorisation

Si on prend en compte ces 5 facteurs, on peut entraîner notre mémoire et trouver des alternatives pour mémoriser facilement et avec plaisir :

  • L’intérêt : ce n’est pas une nouveauté, sur ce blog je vous en parle tout le temps, le plaisir est la matière première pour apprendre. Quand quelque chose nous plaît, on éprouve forcément du plaisir à en découvrir davantage sur ce sujet là. La mémorisation n’est alors pas du tout une corvée mais quelque chose de naturel et de plaisant. L’idée est donc de proposer une façon de découvrir et d’apprendre qui suscite l’intérêt de l’enfant.
  • La motivation : la motivation va souvent de pair avec l’intérêt. Si je déteste les calculs, je ne vais pas être motivée pour lire ma leçon de mathématiques puisque ça ne m’intéresse pas. Le fait d’être motivé ou non est intimement lié au niveau de confiance en soi et en les autres. La motivation à se mettre au travail dépend de plusieurs facteurs dont les deux principaux sont : faire plaisir à l’adulte (le parent, l’instit’, le prof) ou se faire plaisir. Si l’intérêt manque, bonne nouvelle : la motivation peut se déclancher d’une autre façon, par le fait d’avoir une bonne note, le fait d’avoir la permission d’aller chez un copain si ma moyenne remonte, ou encore le fait d’avoir un diplôme qui me permettra de faire les études qui me plaisent. Il s’agit donc de trouver ce qui motive chaque enfant.
  • Le projet de mémorisation : ce sont les mécanismes qui se mettent en place dans le cerveau pour aboutir à la mémorisation. Parfois, on ne choisit pas les bons mécanismes et notre cerveau efface les bons stimulis. Pour que le projet de mémorisation soit efficace, il faut définir la tâche, être attentif sur ce que l’on doit mémoriser, et avoir bien évidemment un intérêt et/ou une motivation pour nous pousser. En d’autres termes et pour reprendre les mot d’Audrey Akoun et d’Isabelle Pialleau dans leur ouvrage « La pédagogie Positive » : « on n’apprend pas pour apprendre. On apprend toujours pour quelque chose, que ce soit pour le redire, le refaire, le savoir demain, la semaine suivante ou toujours, le réutiliser une fois, plusieurs fois ou tout le temps. Il est donc très important de définir au démarrage l’objectif de travail. » L’idée, pour faciliter le projet de mémorisation est de donner une ou deux consignes maximum à la fois, et d’expliquer le but. Par exemple : « lis la consigne POUR me dire ce que tu dois faire ensuite », ou « apprends les 4 premiers vers de la poésie POUR savoir la réciter demain à la maîtresse »…
  • Le niveau de difficulté : quelque chose qui nous paraît trop difficile va bloquer le processus d’apprentissage. À l’inverse, quelque chose qui nous semble trop facile ne vas pas nous intéresser et va aussi limiter l’apprentissage. L’idée est donc de trouver le juste milieu pour éprouver de l’intérêt, sans se sentir dépassé. Si la difficulté est trop importante, on peut diviser la tâche en plusieurs « morceaux » faciles. Comme Matthieu Ricard l’a dit : « Il n’y a pas de grand tâche difficile qui ne puisse être décomposée en petites tâches faciles ».
  • L’état physique et émotionnel : quand on est fatigué, stressé, angoissé, triste, préoccupé, amoureux, ou excité… les pensées ont tendance à partir dans tous les sens, et nos émotions à prendre toute la place. Notre cerveau ne peut pas se concentrer et mémoriser. C’est mission impossible. Et si nous brusquons notre cerveau, on prend le risque qu’il ne veuille plus du tout coopérer. La seule solution : retrouver la sérénité au niveau de ses pensées et de ses émotions. Il est vraiment important de tenir compte de ce paramètre pour créer un environnement propice aux apprentissages et accompagner l’enfant quand il est « ailleurs ».
Comment mieux mémoriser ?

Maintenant qu’on a vu les facteurs qui interviennent dans le processus de mémorisation, et maintenant qu’on comprend un peu mieux comme ça se passe au niveau du cerveau, voici des idées pour mieux mémoriser :

  • les histoires : les petites histoires et les anecdotes créent de l’intérêt, nous donnent envie de connaître la suite, la fin, et créent de l’émotion. Autant d’éléments qui facilitent la mémorisation. J’ai deux exemples tout simple pour expliquer cela. Le premier, c’est l’histoire que nous avons inventée avec Djanaé pour se souvenir des mots se terminant par « ou » et ne prenant pas de « s » au pluriel (il s’agit d’une vidéo, vous pouvez cliquer ici pour la visionner). Le deuxième exemple concerne les tables de multiplications et les histoires rigolotes qu’un professeur des écoles à inventées pour aider ses élèves à les mémoriser (j’ai écrit un article complet sur ce sujet ici : la méthode multimalin).
  • l’humour : là encore, on fait appel aux émotions. Plus c’est loufoque, plus c’est drôle et plus on retient l’information.
  • avant de dormir : le sommeil favorise la mémorisation et permet de classer les informations retenus pendant la journée. Relire une leçon le soir avant de se coucher permet plus d’efficacité.
  • au moins 3 fois : pour retenir une information il faut l’apprendre au moins trois fois. On peut donc facilement mettre en place un « schéma d’apprentissage » qui nous fait mémoriser une première fois (avant de s’endormir), une deuxième fois le lendemain, et une troisième fois la semaine suivante.
  • les 5 sens : pour retenir une information on peut mettre de la couleur et écrire des mots en majuscule, en gros, on peut faire des schémas ou utiliser des symboles, et pourquoi pas dessiner (pour la vue) ; le toucher se fait par la manipulation (des étiquettes à coller, des mots à découper et réorganiser, marcher pendant la lecture…) ; le fait de lire à haute voix, d’écouter quelqu’un qui nous expliquer avec ses propres mots, de répéter, permet de répondre à l’ouïe. Pour le goût et l’odorat, on peut jouer sur l’environnement d’apprentissages : « la leçon de grammaire a été apprise quand je mangeais des amandes, et le cours d’histoire pendant que ma maman préparait la soupe »… Le cerveau associe tout cela à l’apprentissage.
  • verbaliser : pour se fabriquer une image mentale il faut expliquer ce que l’on voit « dans sa tête ». L’autre jour par exemple, je discutais avec Djanaé qui me demandait si 0 était le plus petit chiffre qui existe. Je lui ai répondu que non, que plus tard elle découvrirait qu’il existe des mots négatifs, comme -1 ou -2. Elle me dit alors que c’est « l’ombre des chiffres ». N’ayant pas compris je lui ai demandé de m’expliquer. Voici sa réponse : « et bien quand tu te regardes dans l’eau tu vois ton reflet il est à l’envers. Pour les chiffres c’est pareil. C’est l’ombre des chiffres ». J’ai alors visualisé les chiffres négatifs d’une toute nouvelle façon. Je n’avais jamais vu les choses comme cela. Elle a mis des mots sur ce qu’elle avait comme image mentale, et le fait de le verbaliser lui a permis d’expliquer et de retenir, et moi de comprendre les maths d’une façon très poétique grâce à ma fille de 5 ans et demie 🙂
  • faire des jeux pour booster la mémoire : le jeu procure du plaisir, le plaisir permet d’apprendre, donc jouer pour apprendre n’est pas une bête idée 🙂 J’ai écrit un article vous proposant 3 jeux pour booster votre mémoire, de quoi vous amuser en musclant la mémoire.
  • le lapbook : retrouvez les 3 étapes pour fabriquer un lapbook en cliquant ici, ce super support visuel permettant de hiérarchiser ses idées, de les organiser et de les présenter de façon ludique, pour mieux les comprendre et les retenir.
  • une mindmap : c’est une carte qui consiste à rendre ludique notre manière d’apprendre. Je ferai un article complet sur ce sujet prochainement, mais en bref, c’est une façon d’organiser les idées en arborescence, de les mettre en lien visuellement les unes aux autres (comme ça se passe concrètement dans notre cerveau), de rajouter des couleurs, des logos, des schémas, en mettant les mots principaux en gros… c’est une synthèse qui permet d’utiliser plusieurs sens, de s’amuser et d’apprendre.

 

J’espère que cet article vous a aidé à y voir plus clair pour hacker votre mémoire et l’utiliser de la meilleure manière possible. De quoi transmettre de jolies astuces à vos enfants pour mieux mémoriser, et dans la joie et la bonne humeur s’il-vous-plait 🙂

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