10 choses incroyables sur notre cerveau (1ère partie)

J’ai lu dernièrement un livre plein d’humour mais surtout d’explications très pratiques et concrètes sur notre cerveau : « Incroyable cerveau – comprenez ses rouages secrets et boostez vos facultés » d’Éric Gaspar (aux éditions Robert Laffont). Je sais bien qu’on ne peut pas lire tous les livres intéressants qui existent, alors du coup, je vous fais un petit résumé très personnalisé des 10 choses incroyables sur notre cerveau, pour mieux comprendre comment on apprend, et du coup, créer les conditions favorables à un apprentissages réussi et amusant (parce qu’on est quand même sur le blog plaisir-d-apprendre, ne l’oublions pas) 🙂

 

1/ Notre cerveau localise les objets sans les identifier

Nos yeux sont comme des appareils photos qui mitraillent et ne cessent de prendre des clichés de l’endroit où nous sommes. Il y en a tellement que le cerveau n’a pas le temps de « suivre » et de regarder tous ces clichés pour les classer. Donc le cerveau identifie d’abord l’emplacement des objets sans pour autant savoir ce qu’il est en train de regarder. Et par instinct de survie, notre cerveau identifie une forme vivante bien plus rapidement qu’un objet inerte (au cas où un lion nous sauterait dessus par exemple).

Tout cela explique pourquoi nous ne trouvons pas certains objets quand nous en avons besoin (nos clés, notre téléphone, nos lunettes…). Il existe toutefois une solution : en se forçant à regarder plus longuement quelque chose, on augmente les chances d’identification.

Si je vous parle de ceci, c’est que tout simplement, aujourd’hui, nous sommes encouragés à zapper, à passer très rapidement d’une chose à l’autre visuellement. Mais le cerveau a aussi besoin de temps pour identifier et comprendre les éléments qu’il y a autour de nous. C’est le principe même de l’attention.

2/ Le cerveau recycle certaines de ses régions au cours de notre vie

C’est une découverte très intéressante en neuroscience. Le cerveau va réutiliser certaines sortes de neurones et les recycler pour autre chose. Voici un exemple très concret : dans les premiers mois de la vie, le bébé a de nombreux neurones qui permettent de reconnaître les visages. Ces mêmes neurones seront quelques années plus tard, recyclés pour apprendre à lire. Et c’est là que certaines explications vont vous étonner :

  • Lorsqu’on reconnaît un visage familier, on le reconnaît de face, de profil gauche, et de profil droit. Quelque soit l’angle, on reconnaît l’aspect physique général.
  • Ces mêmes neurones, pour la lecture, utilisent le même mécanisme, au début, et poussent le cerveau à déchiffrer les lettres de la même façon qu’on reconnaît un visage. C’est pour cela que de nombreux enfants confondent le « b » avec le « d », ou le « p » avec le « q ». Pour le cerveau, seule l’orientation en miroir diffère, et comme un visage, qu’il soit de profil droit ou de profil gauche, reste la même personne, pour le cerveau, que la boucle soit à droite ou à gauche, c’est la même lettre.
  • Pour que ces neurones n’obligent pas le cerveau à continuer à fonctionner ainsi pour l’apprentissage de la lecture, il y a un système d’inhibition qui vient bloquer cet automatisme. Pour cela, il faut basculer en pensée consciente, se rappeler que le cerveau nous fait des petits pièges, et consciemment, se dire que « non, le b porte une boucle sur son bidon et le d porte la boucle sur son dos ». Passer en mode conscient est difficile parce que ça demande beaucoup d’énergie, d’attention et de temps.

 

3/ Mémoriser demande beaucoup d’attention

Lorsque vous fermez votre porte à clé, c’est un geste que vous faites tous les jours (ou presque). Le cerveau a très bien mémorisé comment on ferme une porte à clé. Mais parfois, vous ne vous souvenez pas si vous avez vraiment fermé votre porte avant d’aller faire vos courses. Pourquoi ? Parce que le cerveau n’a pas mémorisé l’épisode de fermeture à clé du jour.

Mémoriser demande beaucoup d’attention. Et malheureusement, nos ressources en attention de notre cerveau sont limitées. Si le cerveau accorde de l’attention à une chose, il ne l’accorde pas au reste. Pour les actes du quotidien, le cerveau passe en « mode automatique » et confie la tâche aux neurones de la mémoire procédurale qui demandent très peu d’attention. La mémoire procédurale c’est celle que l’on utilise pour marcher, pour faire du vélo, pour faire un même trajet chaque jour. Elle se construit à l’aide de répétitions, et à force, devient automatique. On ne sait plus expliquer comment on fait pour faire ceci ou cela, on le fait tellement souvent que c’est une habitude. Donc une fois qu’un geste est automatisé dans la mémoire procédurale, le cerveau, pour nous aider, ne fait plus attention au geste en question, pour qu’on garde de l’attention pour autre chose. Parfois, ça nous joue des tours, comme lorsqu’on ne sait plus si on a fermé à clé la porte d’entrée ou pas.

Pour mieux mémoriser, puisque cela nous demande beaucoup d’attention, pour que ce soit moins difficile, il faut créer un contexte où il y a du nouveau, de l’inédit, de l’étrange, du rigolo. C’est ce qui va attirer naturellement l’attention du cerveau et par la même occasion, faciliter la mémorisation.

 

4/ Nous avons deux systèmes de prise de décision
  • Le système 1 est rapide, automatique, instinctif, dépendant des émotions : on l’appelle l’intuition.
  • Le système 2 est plus lent, réfléchi, rationnel, logique.

Le système 2 est le premier à intervenir car c’est lui qui recherche toutes les informations sur la situation. Il ne donne pas d’avis, il recense juste les informations. À ce moment là, le système 1, avec tous les éléments recueillis par le système 2, va donner son avis. C’est l’intuition, une sorte de conviction rapide et intime. Ensuite, le cerveau peut rajouter une troisième phase où il commence à réfléchir de manière rationnelle à ce qu’il vient de penser intuitivement.

Nos deux systèmes de prise de décision nous embrouillent parfois. Comment savoir si l’intuition a raison ou pas ? Déjà, ce qu’il faut savoir, c’est que plus on est expert dans un domaine, et plus l’intuition sera la bonne décision dans ce domaine. Mais attention, l’intuition est polluée par nos émotions. Le système 1 n’est pas objectif. De manière générale, on dit que s’il y a peu d’informations sur ce qu’on doit faire, le système 2 est plus performant. Et s’il y a beaucoup d’informations recueillies, le système 2 a du mal à trancher : le système 1 peut prendre le relais.

5/ Notre cerveau utilise 3 sortes de neurones quand il découvre un nouveau mot

On estime à 5 000 mots, le vocabulaire actif écrit ou oral de la majorité des adultes français. On connaît bien sûr davantage de mots, mais ils sont moins usités (on parle de vocabulaire passif). Pour chaque nouveau mot, le cerveau va le coder dans 3 régions différentes :

  1. la définition du mot (son sens, sa signification) est gérée par certains neurones,
  2. un autre stock de neurones se charge de son orthographe, c’est-à-dire son écriture,
  3. et un dernier stock de neurones a pour mission le son du mot, c’est-à-dire la manière dont on l’entend ou on le prononce.

Vous avez tous déjà eu « un mot sur le bout de la langue » ? Hé bien c’est tout simplement que le cerveau a su récupérer la partie 1, mais il manque la partie 3.

Dans les apprentissages, cette notion est très importante, parce qu’elle explique le fait que quand il y a trop de mots dans une consigne, l’élève ou l’étudiant peut se perdre (et ne pas répondre juste parce que la consigne n’était pas claire). Plus il y a de mots, plus il y a de chances de s’égarer, de ne pas pouvoir repérer les mots les plus importants de la consigne, et de partir dans de mauvaises directions. Il est donc important de bien choisir les mots, des mots que les enfants connaissent, pour qu’ils soient capables de retrouver à la fois la partie 1, la partie 2 et la partie 3 dans leur cerveau, pour pouvoir répondre de manière correcte à la question posée. Parce que le but des tests n’est pas de piéger l’enfant, mais de l’aider à voir s’il a bien compris une leçon et s’il peut l’appliquer 🙂

 

La deuxième partie des 10 choses incroyables de notre cerveau est accessible dans un deuxième article que vous pouvez lire en cliquant ici. N’hésitez pas à dire ce que vous en pensez dans les commentaires, et à le partager autour de vous.

 

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