Le calendrier Plaisir d’Apprendre 2025 est là !

UN CALENDRIER LINÉAIRE INSPIRÉ DE LA POUTRE DU TEMPS DE MARIA MONTESSORI

Vous connaissez sûrement des phrases du genre « maman, je m’ennuie », ou « papa, je sais pas quoi faire » ? À celles-ci s’ajoutent des demandes de l’enfant pour qu’on joue avec lui ou qu’on lui propose de nouvelles activités. Et ces demandes sont bien sûr légitimes. Alors comment aider son enfant à s’occuper seul ? Et d’ailleurs pourquoi l’accompagner dans ce sens ? C’est un sujet qui me tient particulièrement à coeur alors je me lance dans cet article 🙂

 

Pourquoi aider son enfant à s’occuper seul ?

En tant que parent, nous avons pour vocation de donner à notre enfant des racines et des ailes. Des racines pour qu’il se sente aimé sans condition, qu’il développe sa confiance en lui, son estime de lui-même, des valeurs… Et des ailes pour qu’il devienne autonome, qu’il développe son potentiel, qu’il trouve sa place dans le monde, qu’il fonde sa propre famille…

Pour mieux se connaître, développer sa créativité et son imagination, trouver des idées et des solutions, l’enfant a besoin de temps neutres, de temps libres. C’est durant ces périodes où on ne lui montre rien, où on le laisse s’ennuyer, qu’il développe ses propres idées, qu’il imagine des choses et des scénarios, qu’il découvre ses propres ressources et son potentiel.

 

Pourquoi certains enfants savent mieux s’occuper seuls que les autres ?

Ce n’est pas parce qu’un enfant réclame plus qu’un autre qu’on s’occupe de lui qu’il est moins doué ou plus pénible, c’est juste que c’est moins naturel. Et pourquoi est-ce moins naturel ? Il y a deux facteurs principaux qui entrent en jeu :

1/ Vous le savez, nous ne sommes pas tous faits pareil. J’en parle souvent lorsque j’aborde les intelligences multiples, et justement, dans ces intelligences, il y a l’intelligence inter-personnelle (qui est la faculté à entrer en relation avec les autres et à rechercher le contact avec l’autre) et l’intelligence intra-personnelle (qui est la capacité à bien se connaître soi-même et à aimer être seul). Certains enfants dont l’intelligence inter-personnelle est plus développée auront énormément de mal à s’occuper seuls, alors que ce sera facile et naturel pour les enfants dotés de l’intelligence intra-personnelle.

2/ Le deuxième facteur, c’est que plus un enfant a appris tôt à s’occuper seul, plus c’est facile pour lui. Aider un enfant à avoir des temps libres, en autonomie, c’est quelque chose que l’on peut tous faire, peu importe l’âge de l’enfant. Mais c’est un fait que plus on accompagne l’enfant tôt dans cette apprentissage, et plus cela deviendra une habitude. Il n’y a pas de secret, il suffit d’essayer, maintenant 🙂

 

Comment aider son enfant à s’occuper seul ?

Voici quelques pistes, à vous de partager les vôtres dans les commentaires (il faut toujours faire circuler les bonnes idées) 🙂 J’ai séparé les idées en deux catégories : l’organisation d’un côté, et les jeux et activités concrètes à lui proposer de l’autre.

 

S’organiser pour que l’enfant s’occupe seul :
  • Remplir le réservoir émotionnel de l’enfant : un enfant appréciera davantage s’occuper seul quand il aura rempli son réservoir émotionnel. Plein de sécurité affective, de moments de qualité, d’amour, il sera beaucoup moins demandeur des autres. C’est mathématique 🙂 Donc en prenant 15 ou 20 minutes pour être à 100% avec son enfant, on peut ensuite lui demander de s’occuper seul, ce sera beaucoup plus facile pour lui.
  • Des boîtes accessibles : l’enfant aura plus facilement le réflexe de jouer seul s’il peut accéder à ses jeux et activités sans avoir à demander de l’aide. On peut mettre à sa portée de vue et de mains tout ce qu’il peut faire seul.
  • Un espace rangé et pas encombré : je me répète souvent, mais « une place pour chaque chose, et chaque chose à sa place » permet à l’enfant de gagner en autonomie autant pour se servir de ses activités et de ses jeux, que pour les ranger. Et ranger peut très bien être une activité en elle-même. Je me rappelle que Djanaé pouvait passer 30 minutes à ranger les pièces d’un puzzle dans la boîte en tas de tailles identiques quand elle avait 3 ans… C’était une activité qu’elle avait trouvée toute seule et qu’elle aimait vraiment.
  • Organiser un tournus : pour que l’enfant ne s’ennuie pas trop, on peut mettre à sa disposition pendant 2 ou 3 semaines certaines boîtes, certains jeux, certaines activités et mettre les autres dans un autre endroit où il n’y a pas accès. Ensuite, on change quelques jeux et jouets pour créer à nouveau de l’intérêt et favoriser les temps de découverte en solo de son enfant.
  • Prévoir un temps de nettoyage : un enfant qui joue et s’occupe seul ne va pas réfléchir à tout ce qu’il fait comme saletés et selon les activités (voir la liste plus bas) il peut y avoir du nettoyage à faire. Il faut le prévoir dans le temps de l’activité, autant psychologiquement qu’au niveau du timing. C’est aussi l’occasion d’apprendre à l’enfant à gagner en autonomie en rangeant et en nettoyant (ce qui prend aussi plus de temps que lorsqu’on le fait nous-même).

 

Des idées de jeux et activités pour s’occuper seul :
  • Une boîte ou un coin à bricolage pour que l’enfant invente ses propres créations : cette boîte peut être remplie avec des chutes de tissus, des pinces-à-linge, de la corde, des papiers colorés, des emballages en carton, du fil chenille, des bouts de bois… tout ce que l’enfant va pouvoir manipuler seul pour faire du bricolage. Bien sûr, on adapte le contenu à l’âge de l’enfant, mais un enfant de 5 ans peut se débrouiller seul avec des ciseaux, un marteau et des clous par exemple (si il y est habitué et qu’il connaît les règles de sécurité). Et pour les plus grands on peut rajouter plein d’outils, des planches, des vis, des piles, des pinces crocodile… tout ce qui semble pertinent selon l’âge de votre enfant et ses goûts.
  • Une boîte à trésors de la nature : des coquillages, de jolis cailloux et galets, des pommes de pins, des fleurs séchées, tout ce que l’enfant ramène de dehors qu’il oublie ensuite dans un coin mais se fera une joie de redécouvrir 🙂
  • De la pâte à modeler.
  • Des puzzles. Même les ados peuvent faire des grands puzzle de 1000 ou 2000 pièces 🙂
  • Des jeux en solo : c’est le moment d’apprendre à l’enfant à jouer seul avec un jeu de cartes (vous trouverez les règles du solitaire, spider solitaire ou encore la pyramide sur Internet), ou avec des jeux comme le solitaire (avec les billes).
  • Des jeux de réflexion : selon l’âge et l’intérêt de l’enfant on peut lui sortir des sudokus, des mots fléchés ou mots croisés, des casse-têtes chinois, un rubik’s cube, des énigmes à résoudre, du tangram…
  • Du coloriage (ça marche aussi avec la peinture).
  • Des livres : dernièrement on a fait un énorme tri chez nous et il ne reste pas grand chose en livres. On a donc fait des emprunts chez mamie pour des livres de découvertes (l’espace, la terre, le corps humain) et j’ai acheté le premier grand roman à Djanaé « Ballerina ». Hé bien Djanaé est à nouveau plongée dans ses lectures 🙂
  • Les cahiers d’activités ainsi que les livres avec des stickers et des autocollants.
  • Des activités à faire seul : des bracelets brésiliens, du tricotin, de la couture, du spirographe… Toutes activités demandent de la disponibilité au début pour montrer, répondre aux questions, être en soutien pour l’enfant. Mais une fois que c’est bien compris, l’enfant n’a plus besoin de nous.
  • Des jeux de constructions : kaplas, légos, playmobiles… pour créer des mondes dans lesquels jouer.
  • Une cabane : je crois que tous les enfants aiment ça, que ce soit en extérieur ou en intérieur. En intérieur, donnez des chaises et des draps et laissez l’enfant trouver des combinaisons pour fabriquer sa cabane. S’il est jeune, aidez-le, donnez lui des idées. Et ensuite ? Les enfants trouvent toujours des trucs à faire dedans, surtout si on défait la cabane le soir même 🙂
  • Rien. C’est bien aussi 🙂 L’enfant apprend à trouver des idées par lui-même.
  • Des projets : c’est quelque chose à soumettre à des enfants assez grands et à des ados. Faire un groupe de musique, devenir bénévole pour une association, s’inscrire chez les scouts, faire un projet pour son quartier, créer un potager… quelque chose qui va révéler la valeur, l’engagement, et le potentiel de votre enfant, avec quelque chose qui part de lui et qui n’est pas imposé. En tant qu’adulte on fonctionne aussi comme cela : il nous faut des projets pour être heureux, nous investir, nous sentir utiles et bien.

 

J’espère que cet article vous a aidé à y voir plus clair. D’ailleurs, pour le rédiger j’ai mis en application ce que je viens de vous dire. Djanaé a ressorti la pâte à modeler (ça faisait bien 5 ou 6 mois qu’elle n’y avait pas touché) alors qu’elle s’ennuyait 🙂

 

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