D’après le rapport d’étude de 2012 du Haut Conseil de l’Éducation, chaque année, en France, 40% des enfants (soit environ 300 000 élèves) sortent du CM2 avec de graves lacunes en lecture, écriture et mathématiques. Lacunes qui les empêcheront de suivre une scolarité normale au collège.
Mais ces lacunes qui sont flagrantes à la fin de l’école primaire sont déjà visibles dès l’entrée en CP, à l’âge de 6 ans. 6 ans, c’est l’âge officiel en France, où les enseignants démarrent l’apprentissage de la lecture. Les méthodes pour apprendre à lire ont évolué au fil des années et des programmes.
Aujourd’hui, j’aimerais vous proposer plusieurs méthodes pour que votre enfant apprenne à lire avec plaisir et enthousiasme, peu importe son âge. Chaque enfant sera plus ou moins sensible à l’une ou l’autre des méthodes. A vous de trouver celle qui lui correspond, au moment où elle lui correspond 🙂
Méthode 1 : l’apprentissage autonome
De nombreux enfants apprennent à lire sans aucune méthode. L’apprentissage autonome part du principe que l’enfant apprend naturellement et à son rythme en fonction de son environnement et de ce qui l’entoure. Un enfant vivant dans un milieu où il voit des écritures partout (panneaux, affiches publicitaires, arrêts de bus, livres…) sera forcément confronté à un moment donné à l’envie et au besoin de lire seul. Quand son cerveau sera prêt, il apprendra à lire tout seul, et d’une manière très fulgurante. De la même manière qu’il aura observé les autres pour apprendre à marcher, il observera pour apprendre à lire.
Méthode 2 : la lecture syllabique
Ou la méthode B-A = BA. L’enfant apprend chaque lettre (et leurs sons), puis apprend à les associer pour former des mots. L’enfant apprend donc à déchiffrer les mots grâce à une approche analytique et synthétique.
- La méthode Boscher propose grâce au manuel « La journée des tout petits » d’apprendre la lecture, l’écriture, le vocabulaire, l’orthographe, le dessin, le calcul… tout cela en 50 leçons. Les exercices sont simplement évoqués, chaque parent doit les concevoir lui-même. Cette méthode a été très utilisées en France jusque dans les années 60, puis délaissée au profit de la méthode globale. Le manuel est aujourd’hui réédité très régulièrement, souvent par des parents qui souhaitent compléter la méthode enseignée à l’école.
- La méthode des Alphas a été créée au début des années 2000. Cette méthode fait appel à la pluralité des sens (toucher, ouïe, vue…) et replace l’enfant au centre de son apprentissage qui est ludique. Chaque lettre de l’alphabet est un personnage qui a une histoire et des caractéristiques étonnantes. Par exemple, monsieur O est un personnage tout rond qui adore faire des bulles bien rondes en poussant des oooh ! admiratifs. Ou encore, le «f» est une fusée dont le bruit du moteur fait «fff» ! La méthode des Alphas est à la fois conçue pour des enseignants (avec le manuel « La planète des Alphas ») mais aussi adaptée aux familles.
- La méthode Borel Maissony est une méthode basée sur le son et la gestuelle. A chaque son correspond un geste. Par exemple, il y a un seul geste pour le son 0, peu importe sa graphie (os, eau, au, ot, aut, aux, aud, ault, eaux). L’enfant aborde d’abord les voyelles, puis les consonnes. En cliquant sur ce lien, vous pouvez télécharger le répertoire des sons pour appliquer cette méthode avec votre enfant (il a été réalisé par une enseignante, Estelle, dont le blog est ici)
Méthode 3 : la lecture globale
Ici, l’enfant apprend à lire les lettres grâce aux mots, et les mots grâce aux phrases. Cette méthode se base sur la mémoire visuelle et l’attention, et les règles de lecture ne passent qu’en second plan. Pour cela, elle est vivement critiquée et certains l’accusent d’être à l’origine des problèmes de dyslexie de nombreux enfants. Mais aucune étude scientifique de prouve cela.
Méthode 4 : la lecture mixte
Cette méthode mélange les méthodes syllabique et globale. On l’appelle aussi méthode semi-globale. L’enfant apprend le sens de phrases courtes et déchiffre les lettres ensuite. Parfois, l’enfant devine les mots, sans les déchiffrer. Pour cela, on peut demander à l’enfant de :
- décomposer les mots, puis de les recomposer (on parle de la méthode enchaînée)
- définir les syllabes dans un mot et trouver des assemblages de syllabes pour former des mots (on parle de la méthode conjointe)
D’autres méthodes ?
- Il y a également la méthode des mots. Il peut s’agir d’une méthode ou d’une absence de méthode selon le point de vue que l’on aborde 😉 L’idée ici est de permettre à l’enfant de reconnaître des mots. Mais pas n’importe lesquels : ceux qu’il demande, ceux qu’il veut, ceux qui ont un sens pour lui, et surtout, quand il le souhaite. Il est possible de faire des étiquettes et de les laisser à disposition de l’enfant (téléchargez le guide et les étiquettes vierges ici)
- Je vous propose de découvrir « Le monde sans mots« . Il s’agit d’une toute nouvelle méthode créée par une maman pour son fils. Le concept : une bande dessinée dans laquelle les personnages découvrent les sons au fur et à mesure des pages, les sons formant petit à petit des mots, etc. Pour en savoir plus, je vous invite à visiter la page de la créatrice de cette méthode. Vous pouvez la contacter directement pour qu’elle vous envoie la 1ère BD (la deuxième est en cours de réalisation).
Cette liste est bien sûre non exhaustive. Si vous connaissez d’autres méthodes, n’hésitez pas à m’en faire part pour que je les rajoute 🙂 L’essentiel étant de permettre à l’enfant d’être à l’aise et de conserver son plaisir d’apprendre à lire.
