Cet article vous est proposé par Albain du site Petit Pousse.

 

Pour la plupart des adultes, les petits embarras font partie de la vie et ne sont pas un gros problème. Mais pour beaucoup d’enfants, c’est différent : les expériences embarrassantes peuvent être bouleversantes et entraîner beaucoup d’anxiété. Nous ne pouvons pas éviter l’embarras à nos enfants, mais nous pouvons les aider à être persévérants et confiants face aux embarras.

 

Le comportement modèle

Pour savoir comment faire, les enfants se tournent en général vers leurs parents. En tant que parents, nous déterminons le comportement de nos enfants, donc pour enseigner de bonnes réactions émotionnelles, il faut commencer par s’observer dans nos propres vies.

  • N’insistez pas : si vous avez tendance a insister sur vos erreurs « Je ne peux pas croire que j’ai fait ça ! », « Je suis mort de honte », il est probable que votre enfant face de même.
  • Restez calme : si vous perdez votre sang-froid lors des situations embarrassantes, ou réagissez avec colère et énervement, vous envoyez le message à votre enfant que les embarras sont un gros problème.
  • Pas de taquinerie : les enfants disent parfois des choses très drôles, mais il est important de ne pas se moquer de leurs erreurs ou de leurs petits tracas. Si vous vous moquez trop souvent, ils associeront la moquerie aux petites erreurs.
  • Au contraire, montrez que vous êtes attentif aux besoins de votre enfant et que vous êtes là pour le soutenir.

 

Prenez les embarras de votre enfant au sérieux

En tant qu’adulte, nous mesurons mal ce qui a de l’importance pour les enfants. Quelque chose de ridicule pour nous peut avoir des proportions énormes pour un enfant. Si votre enfant est embarrassé, vous ne devez pas rejeter ses sentiments, même si ça ne vous semble pas important.
Si votre enfant revient à la maison bouleversé, il n’a pas besoin que vous soyez bouleversé aussi, ou fâché en son nom. Évitez les phrases du genre « C’est méchant, ils devraient avoir honte ! », il pourrait alors se montrer réticent à partager ses sentiments avec vous.
Lorsque votre enfant est embarrassé, attirez son attention sur une situation qui pourrait être pire, en mettant en avant les côtés positifs.

 

Félicitez les compétences positives

Si votre enfant partage une situation embarrassante avec vous, montrez-vous d’abord empathique, c’est-à-dire : mettez vous à sa place et montrez-lui que vous comprenez ses sentiments sans l’apitoyer pour autant.
Mettez en avant les compétences positives dont il a fait preuve. Il fait une erreur en jouant du piano ? Félicitez-le d’avoir terminé quand même le morceau. Il a donné une mauvaise réponse à l’école et ses camarades ont rigolé ? Dites-lui qu’il a été courageux d’avoir levé la main et proposé une réponse, le plus important, c’est d’essayer.

 

Créez des perspectives

Si votre enfant est tombé en cours de sport et que les autres ont rigolé, il aura peut-être l’impression que tout le monde l’a vu et qu’ils s’en souviendront toute l’année. Bien sûr, vous savez que ce n’est pas vrai, mais les enfants, surtout les plus jeunes, peuvent rencontrer des difficultés à gérer le regard des autres. Ils font preuve d’un certain égocentrisme, ce qui les amène à penser que tout le monde s’en rappellera, alors que le lendemain il est probable que tout le monde ait oublié.

  • Déballez : essayez de remettre les expériences de votre enfant dans leur contexte : est-ce vraiment grave ? Quelles sont les conséquences ? Comment y faire face ? Est-il le seul à être tombé cette année en sport ? Essayez de lui proposer plusieurs angles de vues.
  • Partagez : racontez-lui comment, vous aussi vous faites des erreurs, et comment vous faites pour en rire : « J’ai laissé tomber mon sac à main à l’épicerie l’autre jour. Il a pratiquement explosé sur tout le plancher. Tout le monde a ri, mais plusieurs personnes m’ont aidé à ramasser ».
  • Mais ne comparez pas : offrir des perspectives c’est bien, mais attention à éviter de comparer vos expériences avec celles de votre enfant. Par exemple : «Quand ton frère avait ton âge …» Votre enfant peut finir par croire que ses expériences étaient sans importance, ce qui peut le faire se sentir encore moins bien.
  • Laissez votre enfant y réfléchir seul : parfois, les questions sont utiles, mais il peut y avoir des moments où votre enfant ne veut tout simplement pas en parler. Laisser l’enfant cogiter seul un moment est important. Si votre enfant dit : « Je ne veux pas en parler » ou semble trop bouleversé, ne persistez pas. L’embarras est un sentiment grand et parfois les enfants ont juste besoin d’espace pour se remettre de leurs émotions.

En aidant votre enfant à acquérir une perspective, sans minimiser ses sentiments, il lui sera plus facile de passer outre les expériences négatives. Il aura aussi un outil important pour bâtir son estime de soi dans l’avenir.

 

Quand intervenir ?

Faire des erreurs et être embarrassé, ça arrive à tout le monde de temps en temps. Mais si votre enfant revient régulièrement à la maison de l’école bouleversé, ou avec un changement majeur de comportement ou d’humeur, il peut y avoir quelque chose de plus profond qui ne va pas.

  • L’intimidation : malheureusement, les enfants ne sont pas toujours gentils entre eux.. La plupart des enfants se moqueront à un moment donné des autres. Si votre enfant rapporte régulièrement être taquiné ou humilié par ses camarades, en particulier les enfants qui sont plus grands, plus âgés ou plus « populaire », il y a des chances qu’il soit intimidé, et il est temps d’intervenir. En France il existe un site : « Non au harcèlement » et un numéro vert : 3020
  • Des changements de comportement : se sentir un peu honteux ou anxieux après un incident gênant est normal. Mais si les changements de comportement persistent – ne pas dormir, le manque d’appétit, la préoccupation excessive – il faut alors en parler avec lui et pourquoi pas
    consulter un professionnel.
  • L’évitement : la plupart des enfants qui ont eu une expérience embarrassante se sentent réticents à retourner à l’endroit où l’incident s’est produit, pendant un certain temps. Certains signes sont à surveiller : être trop malade pour aller à l’école ou demander à aller à l’infirmerie trop souvent, donner des excuses pour éviter de voir des amis, sécher les cours, sauter des activités extra-scolaires ou refuser d’aller à l’école par exemple.

 

Embarras et anxiété sociale

Pour certains enfants, la peur même d’être embarrassé peut devenir un problème grave. Si un enfant semble vivre dans la peur perpétuelle de l’embarras – même quand il n’y a aucune raison évidente de s’inquiéter, il peut éprouver de l’inquiétude sociale.
L’anxiété sociale se produit généralement chez les enfants qui ont atteint l’adolescence, mais il peut se développer plus tôt.
Un enfant avec une anxiété sociale panique à la pensée même de participer à des activités quotidiennes parce qu’il s’inquiète constamment de ce que les autres penseront de lui, obsédé par la crainte de faire des erreurs. Ces craintes peuvent être très handicapantes. Pour les enfants qui voient un potentiel d’humiliation dans chaque activité, même les interactions de base peuvent être vécues difficilement. Les interactions sociales, scolaires et personnelles en souffrent souvent.
La bonne nouvelle, c’est que les enfants qui développent de l’anxiété sociale répondent bien aux thérapies comportementales cognitives, qui peuvent lui permettre de retrouver des activités normales.

 

Leçon de vie…

Il est naturel de vouloir protéger votre enfant contre les expériences qui sont nuisibles ou bouleversantes, mais au final, la meilleure façon pour votre enfant de construire des compétences d’adaptation, c’est à travers l’expérience – avec, à ses côtés, votre soutien.
L’embarras et les erreurs font partie de la vie, il est tentant d’essayer de protéger nos enfants contre les choses difficiles. Mais en réalité, apprendre à faire face à ces expériences de façon saine est une
compétence qui servira à votre enfant en grandissant.

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Merci à Anne-Estelle d’avoir publié mon article,
Albain de Petit Pousse

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