3 façons de rédiger des dissertations et des conseils pour s’améliorer

Aujourd’hui, je vous propose un article pour mettre des mots sur les différentes façons de rédiger des dissertations, ainsi que des axes d’amélioration pour passer au-delà des blocages quand il y en a. Cet article s’adresse donc aux enfants sachant déjà écrire et ayant besoin d’organiser leurs idées et de les étayer lors d’une dissertation en français ou en philosophie, lors de la synthèse d’un ouvrage, lors de la rédaction d’un mémoire, ou encore pour une rédaction en histoire-géographie par exemple. Et pour ce faire, je vous propose les analyses d’Antoine de la Garanderie sur ce sujet.

 

« Les temps pédagogiques » d’Antoine de la Garanderie

Antoine de la Garanderie a eu des problèmes auditifs qui ont été réglés assez tardivement et qui l’ont beaucoup handicapés durant ses apprentissages. Il s’est donc donné pour mission d‘aider les enfants à dépasser leurs difficultés d’apprentissages, comme une revanche sur sa propre scolarité, en devenant enseignant. Toutes ses recherches et tout son travail avaient pour but de mettre des mots sur les différences dans les apprentissages, tout en cherchant des moyens de valoriser chaque façon d’apprendre.

Lors de son tout premier poste en tant que professeur de philosophie, après de nombreux échanges avec ses élèves durant les cours, il proposa à ceux qui le souhaitaient de les observer durant leurs dissertations philosophiques et de faire de ces épreuves des « temps pédagogiques ».

Voici le principe qu’il a mis en place :

  • Antoine de la Garanderie ne prenait que 8 élèves maximum par temps pédagogique,
  • L’épreuve durait entre 2 et 3 heures, selon les élèves,
  • Il proposait 3 sujets au tableau, et chacun choisissait le sujet qu’il préférait,
  • Antoine de la Garanderie ne proposait jamais de méthode de travail, il disait aux élèves de faire « comme ils faisaient d’habitude »,
  • Les élèves pouvaient appeler Antoine de la Garanderie « à l’aide » quand ils étaient bloqués ou rencontraient une difficulté. Antoine de la Garanderie pouvait alors regarder où ils en étaient dans la dissertation pour comprendre d’où venaient le blocage.

 

3 façons de rédiger les dissertations

À la suite de plusieurs « temps pédagogiques », Antoine de la Garanderie a pu identifier 3 façons de rédiger les dissertations, 3 profils, 3 types de méthodologies. Il a regroupé des habitudes mentales et comportementales durant l’exercice de dissertation, qui convergeaient vers 3 façons de rédiger. Les voici :

  1. Le rédacteur : Il rédige tout de suite, rapidement, parce qu’il a tout de suite plein d’idées et ne veut surtout pas les oublier. Mais comme l’écriture va moins vite que ses pensées, il perd vite le fil de ses idées, et s’arrête parce qu’il n’a plus rien à dire. Il va tellement vite, qu’il s’éloigne souvent du sujet. Alors qu’il pense être allé au fond du sujet, en se relisant, il réalise qu’il est souvent un peu à côté.
  2. Le chercheur d’idées : Il rédige longtemps, trouve plein d’idées, mais a du mal à les organiser, à les hiérarchiser, à faire un plan logique. Ses idées sont intéressantes mais peu équilibrées. Certaines parties sont très fouillées, d’autres moins, ce qui donne un résultat très inégal.
  3. Le planificateur : Il sait où il va, le plan est clair, bien bâti, logique. Mais il a du mal à rédiger et à remplir l’intérieur de la structure. Le squelette de la dissertation est donc très bien, mais les parties sont assez vides.

C’est très intéressant de se positionner face à ces 3 profils. Chaque personne s’étant déjà retrouvée dans une situation d’écriture organisée devrait se retrouver plus ou moins dans l’une de ces 3 façons de rédiger. L’objectif n’est pas de définir une meilleure façon de rédiger qu’une autre. L’objectif n’est pas d’abandonner sa façon de se faire. Mais de la comprendre, pour ensuite, s’améliorer et passer au-delà de la difficulté que chaque profil rencontre.

 

Des conseils en fonction de votre façon de rédiger

Et justement, après avoir « diagnostiqué » ces 3 façons de rédiger, Antoine de la Garanderie a pu donner des conseils à ses élèves. Il n’a pas cherché à leur imposer une façon idéale de rédiger. Il est parti de ses constats et a proposé des améliorations à chaque difficulté rencontrée. Aujourd’hui encore, elles sont très pertinentes et permettent à tous ceux qui le souhaitent de mieux rédiger, tout simplement. Voici donc ces conseils pour chacune des 3 façons de rédiger.

  1. Conseils pour le rédacteur : Le rédacteur a deux problèmes : non seulement il perd le fil de ses idées au fur et à mesure qu’il rédige (parce que l’écriture va toujours moins vite que la pensée), mais en plus, quand il se relit à la fin, il réalise qu’il est « à côté », ou qu’il a « oublié » certains éléments importants, ou encore qu’il n’a pas traité tout ce qu’il devait. Les conseils sont les suivants :
    • Lorsqu’il perd le fil de ses idées, il faut relire tout ce qui a été déjà écrit, ce qui permet de retrouver les bonnes idées et le bon ordre.
    • Si, après relecture d’une partie, il réalise qu’il s’est éloigné du sujet, il faut recommencer.
    • À la fin, tout relire : refaire les passages qui ne conviennent pas, ou tout recommencer si l’ensemble ne correspond pas au sujet. Puis mettre le texte définitif au propre.
  2. Conseils pour le chercheur d’idées : Celui-ci a comme difficulté principale, l’élaboration du plan. Voici les conseils d’Antoine de la Garanderie :
    • Relire plusieurs fois ce qu’il a écrit spontanément en le confrontant au sujet. Cela permet de savoir ce qu’il faut garder ou non (trop d’idées peuvent noyer l’essentiel).
    • Mettre entre crochets ce qu’il élimine et recopier ce qu’il garde.
    • Relire pour voir si les idées s’enchaînent et l’organiser en parties et sous partie. Le plan apparaît après avoir rédigé. Le texte définitif peut désormais être rédigé au propre.
  3. Conseils pour le planificateur : Le planificateur a le plan mais a du mal à rédiger. Il n’a donc pas besoin de chercher à développer plus mais simplement d’argumenter. Voici donc les éléments qui peuvent l’aider :
    • Pour chaque partie, recueillir de la documentation, des citations, apprendre des passages.
    • Une fois ce travail de recherches accompli, il faut rédiger de tête, de mémoire, en mettant de côté la documentation.

 

On pourrait croire que ces conseils rallongent le travail de dissertation, mais en réalité, ils l’améliorent. Bien sûr, au début, il y a beaucoup de brouillons, de ratures, et de réécriture. Mais la qualité de ce qui est rédigé vaut bien cela. Surtout qu’avec le temps, on réalise que tout le travail fait en amont permet de recopier au propre très rapidement : ça ne prend pas tant de temps que cela.

 

Les élèves d’Antoine de la Garanderie qui ont bénéficié de ces conseils ont obtenu de meilleurs résultats durant leur scolarité et aux épreuves du baccalauréat. La méthodologie était acquise et maîtrisée, donc une belle sécurité. Vous pouvez en faire autant, ou permettre à vos enfants et/ou élèves d’en faire autant 🙂

 

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