4 étapes pour mémoriser selon Antoine de la Garanderie

Nous voici en plein coeur du dossier sur la mémorisation, pour aider les enfants à mieux mémoriser. « Mieux mémoriser » ça veut dire quoi ? C’est tout simple : mémoriser plus vite, si possible en s’amusant, et pour plus longtemps (mémoriser efficacement). Voici les étapes pour mémoriser selon Antoine de la Garanderie. Vous pouvez écouter le contenu de cet article au format audio en cliquant sur « Play » ci-dessous, ou lire l’article juste après.

 


 

Antoine de la Garanderie

Antoine de la Garanderie était un professeur et pédagogue français, décédé il y a moins de 20 ans. Il a observé beaucoup de ses élèves et a cherché à comprendre pourquoi certains réussissaient moins bien leur parcours scolaire. Il s’est penché sur les différentes façons d’apprendre, et a mis en évidence de façon très poussée les différences entre les visuels et les auditifs. Il a aussi mis en évidence les 5 gestes mentaux pour bien apprendre. Beaucoup de ses ouvrages ont aidé de nombreux enseignants à accompagner les enfants dans une meilleure connaissance de leur manière d’apprendre. Antoine de la Garanderie a aussi écrit un livre à destination des parents, pour qu’eux aussi comprennent comment aider leurs enfants à être plus attentifs et à travailler les gestes mentaux. Pour simplifier, disons qu’Antoine de la Garanderie a beaucoup observé, qu’il a fait part de ses réflexions, qu’il a testé ses idées, et qu’il a partagé ses conclusions. C’est une mine d’informations pour qui aime aider les enfants à mieux apprendre.

 

Le geste d’attention, l’évocation visuelle ou auditive

J’ai détaillé chaque geste mental mis en évidence par Antoine de la Garanderie dans un article ici, où je vous explique la différence entre attention et concentration. Il se distingue à part entière du geste de mémorisation, mais l’un ne va pas sans l’autre.

Le geste d’attention, c’est le fait d’être attentif et de se représenter mentalement ce qu’on a entendu ou ce qu’on a vu/lu. On peut aider l’enfant à faire cette première étape en lui disant « Regarde ce que je fais, et revois-le dans ton esprit », ou « Écoute ce que je vais te dire, et entends-le dans ta tête ».

La représentation mentale tient toujours compte de l’évocation. L’évocation peut être visuelle ou auditive. Une évocation auditive c’est le fait d’entendre « dans sa tête » les scènes du quotidien, les mots, les voix, les sons, les énoncés des exercices de maths, les règles de grammaire, les pensées, etc. L’évocation visuelle, c’est le fait de voir dans son esprit des images mentales, des scènes, des gestes, des visages, les calculs posés sur la feuille, les figures géométriques ou encore la frise historique. Il n’y a pas d’évocation fausse. Chaque évocation est personnelle, elle est comme elle est.

Le projet de l’attention est donc d’évoquer dans sa tête, de revoir en images mentales ce qu’on a vu/lu, ou de redire dans sa tête ce qu’on a entendu. Le projet de mémoriser, c’est de retrouver les évocations (ce qu’on a revu ou redit dans sa tête) qu’on s’est faites pendant le geste de l’attention, et de les évoquer sur l’avenir.

Alors que l’attention peut être captée ailleurs, par inadvertance, Antoine de la Garanderie a observé de nombreux élèves qui utilisent ces petites diversions pour justement refixer leur attention de manière consciente. « Le vu non regardé et l’entendu non écouté » redonnent à l’esprit des éléments potentiels d’attention. Pour faire simple, en regardant par la fenêtre de temps en temps, en écoutant le tic-tac d’une horloge, en jouant avec son stylo, on fixe notre attention sur un objet secondaire d’attention et on revient ensuite à notre objet principal d’attention : ces petites inattentions permettent d’être encore plus attentif.

 

2 types de compréhension

Comprendre, c’est la deuxième étape avant d’apprendre. On peut être attentif, mais si on ne comprend pas, la mémorisation sera impossible. Là encore, on n’a pas tous la même compréhension. Antoine de la Garanderie a déterminé deux types de compréhension :

  • La compréhension – application : Ici, comprendre = savoir. Je comprends lorsque je peux appliquer par un exercice pratique. Si je peux répondre à la question « Comment m’en servir ? » alors je considère que j’ai compris.
  • La compréhension – explication : Ici, comprendre = savoir pour expliquer. Je ne peux pas appliquer si je n’ai pas compris l’explication, ou « le pourquoi du comment ». Il faut que chaque proposition ait une justification rationnelle. Les personnes de ce type de compréhension sont bien meilleurs dans le développement argumenté que dans les exercices pratiques.

Comme on ne met pas tous le même objectif derrière le fait de comprendre, alors les projets de mémorisation ne sont pas tous équivalents non plus. Connaître ces différences permet vraiment de mieux se comprendre et d’aider les enfants autour de nous à passer cette étape de compréhension avec succès, avant l’étape de la mémorisation.

 

4 étapes pour mémoriser selon Antoine de la Garanderie

Une fois qu’un enfant sait comment être attentif (et qu’on sait, en tant qu’adulte, l’accompagner au mieux dans son geste d’attention), qu’il sait quels sont ses moyens d’évocations selon les situations, et qu’il a compris ce qu’il souhaite apprendre, alors place à la mémorisation. Les étapes sont très simples :

  1. Je dis / Je regarde : Selon si je suis plutôt visuel ou plutôt auditif, je prends ma leçon, ma poésie, ma règle de grammaire ou mon cours d’histoire et soit je le lis, soit je le dis à voix haute ou à voix basse, soit je le fais lire par quelqu’un d’autre.
  2. J’évoque dans ma tête : Je transforme ce que j’ai perçu (ce que j’ai lu ou entendu) en évoqué, c’est-à-dire que je le fais exister dans ma tête, sous forme d’images ou de ma propre voix qui le répète, ou de la voix de quelqu’un d’autre qui me le dit… Ce qui implique d’avoir compris. On ne peut pas se représenter quelque chose dans son esprit si on ne l’a pas compris.
  3. Je vérifie : Je vérifie si ce que j’entends ou ce que je vois dans ma tête est identique au modèle. Je refais ces 3 étapes autant de fois que nécessaire.
  4. Je restitue : Au bon moment (en classe, lors d’un examen, lors d’une discussion ou d’un débat…) je redis ou je revois mon évocation dans ma tête, puis je la restitue à l’écrit ou à l’oral.

Ces étapes fonctionnent autant pour un enfant de 7 ans que pour un jeune de 15 ans. Les mécanismes sont les mêmes. Comprendre, évoquer, vérifier, restituer. Voilà les 4 étapes de la mémorisation selon Antoine de la Garanderie, peu importe le moyen de comprendre, d’évoquer, et de vérifier. Il y en a des tas. Tout comme il existe de nombreux outils pour booster la mémorisation au quotidien.

 

J’espère que ces éléments vous éclairent et vous motivent. Mémoriser devrait être simple et ludique. Chiche ?

 

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