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UN CALENDRIER LINÉAIRE INSPIRÉ DE LA POUTRE DU TEMPS DE MARIA MONTESSORI

L’autre jour, alors que j’étais à la ludothèque avec Djanaé, je lisais un magazine disponible sur place, le numéro 66 de « Grandir Autrement ». Il y a tout un dossier sur l’apprentissage de la lecture, mais surtout, un article donnant 6 facteurs qui expliquent la réussite ou l’échec scolaire. J’ai trouvé ça très intéressant, avec quelques éléments apportés par des psychologues, théoriciens ou encore des sociologues (tous les noms sont cités dans l’article pages 40 et 41 du numéro 66 de Grandir Autrement). Je trouvais juste dommage que les 6 facteurs ne soient pas plus détaillés. Alors je me suis dit que je pourrai moi, les détailler et vous donner par la même occasion mon point de vue plus personnel sur ce sujet de la réussite ou de l’échec scolaire. Vous pouvez donc écouter tout cela en audio (avec le podcast ci-dessous), ou lire l’article qui suit.

 

 

6 facteurs de réussite ou d’échec scolaire

Je vais vous présenter 6 facteurs permettant d’expliquer pourquoi un enfant a plus de chances de réussir qu’un autre dans ses apprentissages et son parcours scolaire, et même ses études supérieures. Ne prenons pas ces facteurs comme des épées de Damoclès au-dessus de nos têtes, mais comme des éléments intéressants à connaître pour accompagner au mieux les enfants qui ne bénéficient pas de certains facteurs naturellement. Comme d’habitude, je vous encourage à prendre ce qui peut vous aider, et à laisser le reste, parce que ce sont des éléments mis en évidence par l’observation, mais qui ne tiennent pas forcément compte des exceptions et de certaines particularités d’enfants.

 

Facteur n°1 : Le poids du milieu social

L’objectif n’est pas de rentrer dans les clichés, mais plutôt de comprendre pourquoi un milieu social aisé apporte plus de facilités à un enfant dans ses apprentissages qu’un milieu social pauvre. La réponse est simple : selon le milieu social, l’enfant ne sera pas stimulé de la même façon. Un enfant qui naît dans une famille aisée aura plus accès à des livres, à des voyages, à des visites, et à des échanges contenant du vocabulaire élaboré. Tous ces éléments apportent une culture à l’enfant qui est proche de la culture scolaire. Donc l’enfant, baignant dans cette culture naturelle depuis sa naissance évoluera dans un environnement connu et maîtrisé à l’école.

À l’inverse, un enfant qui naît dans une famille pauvre évolue plus souvent dans un environnement où il y a des problèmes liés à l’argent, des problèmes familiaux compliqués, un langage restreint (surtout si les parents ne maîtrisent pas la langue enseignée à l’école) et peu d’aide aux apprentissages. Dans un environnement où chacun essaie de survivre, l’enfant doit se battre pour être à l’aise dans la culture scolaire qui est si loin de celle de sa maison.

Alors bien sûr, ne faisons pas de raccourcis, ce n’est pas parce qu’on n’a pas beaucoup de moyens ou qu’on a une vie difficile que notre enfant vivra forcément l’échec. Mais ces facteurs environnementaux expliquent pourquoi une grande partie des élèves de milieux sociaux défavorisés sont plus en situation d’échec que les élèves de familles aisées. Ceci étant dit, pour aider au mieux nos enfants, nous pouvons, à la hauteur de nos moyens, leur permettre d’augmenter leur vocabulaire et leur culture par des livres (en bibliothèque ou d’occasion), par un intérêt de notre part dans leurs apprentissages et une aide (même si on n’a pas un super niveau), et profiter des visites gratuites (dans certains musées, à certaines occasions). Ca, tout le monde peut le faire 🙂

Facteur n° 2 : Les stratégies de l’élève

Chaque personne élabore ses propres stratégies pour s’intéresser à un sujet, pour apprendre, pour travailler, pour créer. Certaines stratégies sont meilleures que d’autres, et certaines personnes arrivent naturellement à mettre en place de très bons fonctionnements, quand d’autres ont besoin qu’on les guide, qu’on leur propose plusieurs façons de faire à tester, avant qu’ils ne choisissent celle(s) qui leur correspond(ent).

Il semblerait toutefois que la stratégie adoptée par un enfant dépende de 3 facteurs :

  1. le but utilitaire : j’apprends parce que ça va me servir, soit de manière concrète et directe (par exemple : j’apprends à écrire parce que j’ai besoin d’écrire des lettres à ma cousine qui habite loin, ou parce que j’ai besoin d’un diplôme), soit de manière indirecte (par exemple : j’apprends ma leçon d’histoire parce que si j’ai une bonne note, mes parents me laisseront aller à la fête foraine avec mes copains).
  2. l’engagement désintéressé : c’est lorsque j’aime quelque chose tout simplement. Par exemple, j’aime jouer avec les chiffres, donc j’adopterai des stratégies efficaces en maths.
  3. l’expérience de la socialisation : je vais m’intégrer facilement au milieu scolaire parce qu’il y a tous mes potes qui y sont, qu’il y a une bonne ambiance et que l’établissement est chouette. Ou à l’inverse, je peux tout rejeter en bloc à cause des élèves, des profs et de l’établissement. Il semblerait que ce facteur ait un rôle essentiel au niveau du lycée, et expliquerait bon nombre de réussites ou de décrochage scolaire.

 

Facteur n° 3 : L’intelligence

Il m’est impossible de donner l’essentiel en un tout petit paragraphe. Je voudrais simplement dire que concernant l’intelligence, j’ai la ferme conviction qu’on est tous intelligents. Chacun à notre façon. On a tous quelque chose d’inné qui nous permet de réfléchir, d’observer, d’élaborer des théories, de tester, d’avancer, d’échouer, de recommencer. Et tout cela croît ou non en fonction des expériences. Je suis aussi persuadée que tout cela est bloqué à partir du moment où on l’on veut forcer un enfant à apprendre telle ou telle chose à tel ou tel moment. Mais ce n’est que mon avis.

Quoi qu’il en soit, aujourd’hui tout le monde est à peu près d’accord sur le fait qu’il existe de multiples intelligences et qu’à l’école, on ne propose aux enfants de développer principalement que celle de la logique et des maths, et celle des langues. Si vous souhaitez connaître comment votre enfant est intelligent (parce qu’il l’est), voici plusieurs articles pour aller plus loin : le bouquet des intelligences et les intelligences multiples pour mieux apprendre.

 

Facteur n°4 : La motivation

Il existe deux sources de motivations :

  1. La motivation extrinsèque : Elle vient d’une personne extérieure (un prof passionné, un parent attentionné, un ami avec qui ont aime travailler) ou d’un élément extérieur qui nous motive, soit à obtenir une récompense (si je valide mon trimestre, je peux partir en vacances chez mes grands-parents), soit à éviter un problème (si je valide mon trimestre, je ne passerai pas mes vacances à faire du rattrapage scolaire, et j’ai horreur de travailler pendant mes vacances).
  2. La motivation intrinsèque : Elle vient de l’intérieur, c’est notre décision, et elle ne dépend pas des éléments extérieurs. Elle est beaucoup plus forte parce qu’elle part d’une conviction. Si on arrive à aider un enfant à trouver ses propres motivations intrinsèques, alors on lui offre une voie royale pour la réussite dans ses apprentissages.

 

Facteur n°5 : L’estime de soi

L’estime de soi est un trésor qui me permet de me dire que je suis capable, et qui me permet de connaître mes forces et mes faiblesses. Je ne suis donc pas ébranlé(e) quand j’échoue, cela ne remet pas en cause mes capacités, je sais que c’est simplement le résultat d’une mauvaise stratégie que je peux changer. Et je ne suis pas orgeuilleux(se) lorsque je réussis, je sais que j’ai parcouru un chemin pas toujours très facile et que j’ai grandi. L’estime de soi permet de tout oser, de recommencer, de n’avoir pour limites que celles qui sont justes (parce qu’on n’est pas non plus tout puissant). L’estime de soi donne confiance et nous permet aussi d’aller plus loin, de ne pas s’arrêter aux difficultés.

On peut développer l’estime de soi d’un enfant en l’encourageant, en ne le rabaissant pas, en soulignant ses réussites, en favorisant un climat d’amour et de confiance, et en croyant en lui. Souvenez-vous de l’effet Pygmallion.

Facteur n°6 : Le type d’éducation

J’ai trouvé très intéressant que l’article souligne le fait que les pays qui affichent les meilleurs résultats scolaires sont regroupés en deux zones et en deux stratégies totalement opposées :

  1. Les pays d’Asie, qui ont un « encadrement très disciplinaire », très dur (mais efficace),
  2. Les pays d’Europe du Nord, qui cherchent avant tout l’épanouissement de l’élève.

Deux types d’éducation opposés qui ont les mêmes résultats, mais des conséquences sur les enfants très différentes. C’est très intéressant parce qu’on a la possibilité de choisir : un enfant peut réussir brillamment son parcours scolaire en étant épanoui ou pas…

Ce qu’il faut retenir, c’est :

  • Qu’un bon prof, passionné, peut véritablement aider ses élèves alors qu’un prof nul peut les dégoûter et les conduire à l’échec.
  • Que la pédagogie enseignée a un rôle déterminant et peut convenir à certains mais pas à d’autres.
  • Qu’une très grande partie des apprentissages ne s’apprend pas avec un livre et derrière un bureau, mais en pratiquant, en essayant, en manipulant, en jouant, en vivant.

 

Ainsi donc, si on offre un environnement sain et diversifié à son enfant, si on l’aide à trouver ses meilleures stratégies et à mieux se connaître dans sa façon d’apprendre et d’être « intelligent », s’il arrive à trouver ses véritables sources de motivation, s’il a une bonne estime de lui-même et si on lui propose le meilleur type d’éducation (sous entendu adapté à ses besoins), alors la réussite dans ses apprentissages est en excellente voie 🙂

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