On le sait tous, nos mots, nos paroles et nos gestes ont une incidence sur ceux qui nous entourent. C’est encore plus vrai pour nos enfants qui absorbent littéralement tout ce que l’on dit et ce que l’on fait, car nous sommes les principaux modèles. Du coup, j’avais à cœur de vous partager quelques phrases qui ont une incidence négative sur le comportement des enfants face aux apprentissages. Ces phrases peuvent les bloquer, les dévaloriser, leur faire baisser les bras, leur faire croire des choses fausses… bref tout ce qui va à l’encontre du plaisir d’apprendre.

 

1. « C’est difficile ! »

Vous allez me dire qu’il n’y a rien de dévalorisant là-dedans et d’un côté vous avez raison : cela ne remet pas en cause les capacités de l’enfant… ou du moins pas directement. En revanche, en disant « c’est difficile », on le conditionne, on stoppe l’enthousiasme de l’enfant avant même qu’il ait essayé. L’enfant va croire que c’est difficile, et il ne va pas avoir la même attitude.

Quelle alternative ? Ne rien dire. Et si c’est vraiment difficile, fractionner la leçon ou l’exercice en plusieurs étapes qui elles, seront facile.

 

2. « Tu ne vas pas y arriver »

Une petite phrase très dévalorisante qui parfois nous échappe, pas parce qu’on a une mauvaise intention derrière, mais parce qu’on sait que la démarche que l’enfant a choisie de prendre n’aboutira pas, ou parce que ce qu’il entreprend est trop difficile. Mais finalement est-ce qu’on sait vraiment ? Est-ce que l’enfant ne peut pas avoir cette chance de nous montrer qu’on se trompe, qu’on a jugé trop vite, qu’on l’a sous-estimé ?

Quelle alternative ? On peut lui dire quelque chose comme « il n’y a qu’en essayant que tu sauras », et « si tu as besoin d’aide, n’hésite pas ». On fait confiance à l’enfant, et parce qu’on lui fait confiance, il n’a pas honte de ses limites et demande de l’aide.

 

3. « T’es nul »

S’il y a une phrase à bannir c’est bien celle là ! Personne n’est nul. On peut avoir des difficultés dans un domaine, ne pas comprendre aussi vite qu’un autre, mais personne n’est nul ! On a tous quelque chose pour lequel on est doué, et à partir du moment où quelqu’un nous colle cette étiquette « tu es nul », c’est comme si on était englué et incapable de faire quelque chose de bien.

Quelle alternative ? On peut être honnête et dire à l’enfant que tel ou tel domaine n’est pas son point fort. Mais on rééquilibre en disant tout ce qu’il sait bien faire. Par exemple « effectivement, les maths c’est pas ton truc, tu dois encore plus te concentrer et travailler que les autres, mais par contre, en course à pied t’es imbattable » 🙂

 

4. « T’es bête ou quoi ? »

J’avoue tout, cette phrase m’a déjà échappée (bouhhhhhh… d’ailleurs je me le dis plus souvent à moi-même qu’à quelqu’un d’autre). Et chaque fois qu’elle sort, je regrette juste après. Mais faut avouer que parfois, la situation nous fait dire des trucs stupides. Donc pour résumer, on peut se mettre dans une situation très bête, en prenant une mauvaise décision ou en réfléchissant à l’envers, mais cela ne veut pas dire qu’on est bête. La fatigue, trop de pensées à la fois, une difficulté à se concentrer, faire des choses en automatisme, quelqu’un qui nous parle en même temps, une mauvaise compréhension, une logique qui n’est pas la bonne… il y a plein de raisons qui font qu’on peut faire quelque chose qui paraît stupide. Vaut mieux tourner sa langue 7 fois dans la bouche, ou se la mordre, plutôt que de dire un truc aussi méchant qui dévalorise et qui nous fait demander pardon juste après (comme on dit, mieux vaut prévenir que guérir).

Quelle alternative ? Des phrases comme « Explique-moi ton choix » ou « À ton avis, qu’est-ce qu’il s’est passé pour qu’on en arrive à ça ? » On développe ainsi la logique chez l’enfant qui fait le lien entre actes et conséquences. On peut alors l’aider à trouver une autre façon de faire qui elle, réussira 🙂 Et l’aider à éviter de refaire sa boulette.

 

5. « Mais réfléchis enfin ! »

On est un peu dans le même cas de figure que « t’es bête ou quoi ? ». Sauf que là, au lieu de dire à la personne directement qu’elle est stupide, on lui fait comprendre qu’elle ne sait pas réfléchir comme il faut. Or, les enfants réfléchissent très bien, mais juste pas comme nous. Ils développent leur logique, et ce qui est logique pour eux, ne l’est pas pour nous, et vice-versa. Donc, on ne juge pas le raisonnement de l’autre, on cherche à comprendre comment il en est arrivé là, ou pourquoi il bloque ?

Quelle alternative ? « Alors ? Est-ce que tu penses pouvoir trouver la réponse ? » ou « Qu’est-ce que tu en penses ? » On peut encourager l’enfant à expliquer ce qu’il se passe dans sa tête, et ensuite lui expliquer ce qu’il se passe dans la notre.

 

6. « Tu en es capable mais tu ne te donnes pas les moyens »

Une phrase toute faite, souvent écrite sur les bulletins scolaires… Sous entendu « tu ne fais pas d’effort, tu es paresseux… ». Bien sûr qu’on n’a pas envie de se donner les moyens quand ça ne nous intéresse pas, quand ça nous passe à 10 000 au-dessus de la tête, qu’on ne comprend pas à quoi ça va nous servir, et quand faire le minimum suffit à passer dans la classe au-dessus…  Mais cette phrase peut enfermer l’enfant dans quelque chose comme « je suis capable mais je peux me contenter d’être médiocre ». Donc, l’idée c’est de trouver une façon de motiver l’enfant, qu’il s’implique.

Quelle alternative ? « Je sais que tu en es capable, alors explique-moi ce qui te bloque ? » ou encore « La dernière fois tu as réussi sans souci… qu’est-ce qui se passe ? » C’est l’occasion de comprendre pourquoi un enfant n’a pas envie. Et vous le savez, l’envie, le plaisir, c’est le meilleur carburant pour avancer.

 

7. « Je serai toi, je ne ferai pas comme ça… »

Arrrr, cette phrase m’a toujours agacée, et elle continue. Et parfois pourtant, humaine que je suis, il m’arrive de la dire. Puis de rajouter aussitôt « sauf que tu n’es pas moi » 🙂 Donc oui, cette phrase est dévalorisante parce qu’elle envoie comme message à l’autre qu’il n’est pas aussi bien que moi (en fait c’est un peu comme de l’orgueil mais inconscient). L’enfant a besoin de se détacher de nous, de se démarquer, de trouver par lui-même, et justement, on doit apprendre à la valoriser pour qui il est lui 🙂

Quelle alternative ? Laisser l’enfant faire et trouver la solution, et être prêt à l’aider et à l’aiguiller s’il le demande. Tant qu’il n’y a aucune raison de sécurité ou de respect (de l’autre ou du matériel), pas besoin d’intervenir.

 

Et vous ? Vous avez d’autres exemples de phrases à ne pas dire à un enfant qui apprend ? N’hésitez pas à donner votre avis dans les commentaires.

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