Cette année, Djanaé a eu son contrôle pédagogique en décembre. C’était son deuxième. Elle connaissait déjà l’inspectrice ainsi que la personne en charge du contrôle pédagogique. Nous avions eu un très bon contact lors de la première inspection où le respect et la bienveillance étaient au cœur des échanges. Djanaé a donc préparé ce contrôle paisiblement et dans la joie (oui, oui, vous avez bien lu !) 🙂
IEF : Le contrôle pédagogique
En IEF (Instruction En Famille), nous sommes soumis à deux contrôles.
L’enquête à caractère sociale (contrôle administratif), effectuée par la mairie et qui a lieu tous les deux ans, a pour objectif de comprendre les motivations des parents à assurer l’instruction de leur enfant à la maison. Ce contrôle permet aussi de vérifier que les conditions de vie et l’état de santé de l’enfant permet ce choix.
Le contrôle pédagogique, lui, a lieu chaque année, depuis la nouvelle loi à partir de l’année des 3 ans de l’enfant. Il est réalisé par la Direction Académique des Services De l’Education Nationale. Lors de ce contrôle, c’est bien l’instruction qui est donnée à l’enfant qui est contrôlée. Pour rappel, il n’y a pas d’obligation de respecter les programmes de l’Education Nationale, et les parents ont libre choix quand aux méthodes et supports utilisés. En revanche, les personnes contrôlant vos enfants vous demanderont toujours qu’il y ait une évolution au regard du socle commun.
Le contrôle pédagogique se déroule en deux temps :
- D’abord, vous aurez un entretien avec l’inspecteur/trice pour exposer vos choix en matière d’apprentissages. Vous pouvez présenter les méthodes et les supports que vous utilisez, ainsi que les directions que vous suivez pour accompagner votre enfant dans ses apprentissages. Certains parents envoient un dossier pédagogique complet par mail ou par courrier avant le contrôle, afin que l’inspecteur/trice en ait pris connaissance en amont. Lors de l’entretien, vous pouvez aussi présenter les traces écrites de certains travaux de vos enfants, des photos, et même des projets réalisés tout au long de l’année.
- Ensuite vient le temps des questions orales et/ou écrites. Après l’entretien, la personne en charge du contrôle pédagogique va évaluer les connaissances de l’enfant, au regard du socle commun. Elle est sensée s’adapter à l’enfant en fonction de ce qu’il a déjà vu, de son travail personnel, du matériel et des supports qu’il utilise, et aussi de ses limites. D’où l’importance de bien faire respecter les deux étapes du contrôle dans l’ordre afin que votre enfant soit mis dans les meilleures conditions. Retenez aussi que l’enfant est évalué à un instant T, dans un cadre qui ne lui est pas familier, ce qui n’est pas forcément représentatif de ses réelles capacités et connaissances. La première partie du contrôle (l’entretien) est donc primordiale pour que les questions posées à l’enfant ne soient pas dirigées contre lui mais bien en vue d’évaluer ses progressions et de donner des idées pour dépasser certains blocages s’il y en a. Enfin, si la personne en charge du contrôle pédagogique prend le temps de vraiment s’intéresser à tout ce que l’enfant a fait et apporté, c’est une base déjà très riche pour rebondir dessus et échanger avec lui. Par le dialogue, on peut réunir un maximum d’informations et ne compléter par de réels « exercices » écrits ou oraux que si nécessaire.
Ce qu’on a préparé pour le contrôle pédagogique (cycle 2)
Lors du premier contrôle, Djanaé avait eu officiellement 6 ans (elle était donc jeune), nous avions apporté tous les supports que nous utilisions, sans pour autant préparer quoi que ce soit de particulier : un cahier de brouillon, les manuels formels, le peu de traces écrites que nous avions (Djanaé n’aimant pas écrire à ce moment-là), et surtout, la liste des jeux / livres / et activités que nous faisions régulièrement.
Cette année, Djanaé avait eu pour mission de prendre en photos les différents projets qu’elle faisait, et de les mettre sur une page word avec une légende.
Elle avait aussi préparé :
- un exposé,
- un résumé de livre (elle voulait absolument les emmener parce que c’est un travail long, dont elle était très fière, et qui permettait de montrer différentes notions du socle commun abordées de façons transversales)
- une carte avec notre itinéraire en camping-car tout au long de l’année,
- notre livre des siècles,
- la liste des musées et visites culturelles,
- un roman,
- des jeux de cartes que nous utilisons régulièrement.
Mieux que ma retranscription, voici en vidéo les explications de Djanaé. Cette vidéo a été tournée la veille du contrôle pédagogique. Quand je vous dis qu’elle était joyeuse d’y retourner 😛
Notre contrôle pédagogique (pour l’année 2019-2020)
Le jour J, Djanaé était malade. Elle avait eu un coup de fièvre pendant la nuit, s’était réveillée plusieurs fois le nez archi plein, et a même vomi une demi-heure avant le contrôle. Mais ensuite, à part qu’elle se mouchait toutes les 30 secondes, elle était d’attaque.
Depuis la nouvelle loi et l’obligation d’instruction à partir de 3 ans, les services académiques sont débordés (il y a beaucoup de parents qui font le choix de ne mettre leurs enfants en classe qu’à partir de 6 ans). Les timings étaient donc plus serrés. On nous a proposé de faire l’entretien dans une salle avec l’inspectrice, pendant que Djanaé présentait ses supports à la personne en charge de l’inspection. Djanaé était absolument ravie (et je pèse mes mots) de faire le contrôle sans nous. Je lui ai proposé de rester avec elle pendant que Stéphane faisait l’entretien, mais elle a refusé. Les deux salles étaient juste à côté l’une de l’autre et les portes étaient ouvertes. J’ai insisté pour que Djanaé n’hésite pas à m’appeler si besoin, mais elle m’a gentiment mise dehors et m’a oubliée pendant une heure 🙂
Comme je vous l’ai dit, idéalement, le contrôle se passe en deux temps et les enfants ne sont pas séparés des parents. Mais comment les choses se sont passées ici, on ne nous a pas forcé la main, bien au contraire. Et par rapport au caractère de Djanaé, ça lui correspondait mieux. Elle m’a même dit, quand on l’a rejoint à la fin, qu’elle avait préféré quand on n’était pas là. Seule, elle s’est sentie plus libre de parler de ce qu’elle voulait. C’est elle qui a présenté tous les supports et tout son travail. Elle était entièrement responsable de ce qu’elle disait et faisait, et c’est quelque chose qui lui plaît.
À côté, nous discutions avec l’inspectrice de l’évolution par rapport à l’année d’avant dans notre façon de procéder. Et on entendait Djanaé rire aux éclats dans la pièce voisine. Et se moucher.
La personne en charge du contrôle lui a posé des questions sur tout ce qu’elle lui a présenté : montrer sur le globe la savane africaine, celle du Brésil ou encore l’Australie (puisque c’était dans son exposé) ; lire un extrait du roman qu’elle avait amené et lui demander de trouver le verbe et le sujet dans une phrase ; quelques questions sur des leçons abordées dans son manuel, pour voir ce dont elle se souvenait ; et puis un mini problème de maths à l’écrit, imaginé à partir de Djanaé et de sa meilleure amie, avec une addition à faire. Et c’est tout.
Comme je vous le disais, par le dialogue et l’échange, on peut déjà avoir une idée assez précise de ce que l’enfant a vu et ce qu’il a retenu, tout en s’adaptant à lui, à ses centres d’intérêts.
J’espère que cet article vous donnera des idées pour préparer votre contrôle pédagogique, sans stress. Si cet article (+ vidéo) vous a plu, n’hésitez pas à nous le dire en commentaire, nous pourrons faire la même chose l’année prochaine 😀