Jean-Luc Cerdin est un professeur et chercheur français en gestion des ressources humaines, plus particulièrement dans le domaine de la gestion de carrière et l’expatriation. Il a mis en évidence ce qu’il appelle la courbe de l’expatriation, qui décrit les différentes étapes que l’on traverse lorsque l’on change de pays et de culture. C’est une courbe qui m’a personnellement beaucoup aidée lorsque nous sommes rentrés en France avec ma famille, après 16 ans de vie en Afrique sub-saharienne, et je la recommande à tous les enfants de 3ème culture. Et vous vous demandez ce que tout cela vient faire au niveau des apprentissages ? Et bien je suis convaincue que cette courbe résume également les étapes que l’on traverse lorsque l’on change de mode de vie, et particulièrement lorsque l’on change de mode d’instruction, pour passer de l’école classique à l’instruction à la maison. C’est pourquoi, j’ai à cœur de vous présenter les 6 premières étapes de la courbe de l’expatriation, parfaitement adaptables à n’importe quel gros changement de vie.
ÉTAPE 1 : AVANT LE CHANGEMENT
Avant d’envisager un quelconque changement, que cela nous convienne ou non, nous sommes dans une situation qui nous procure un sentiment de sécurité : c’est ce qu’on appelle la zone de confort. Même si on vit une situation qui ne nous plait pas à 100%, nous sommes dans quelque chose que l’on connait, qu’on maîtrise. On a un rôle précis, les enfants ont le leur. On connaît notre entourage (la famille, les amis, les voisins), leurs pratiques, leurs habitudes. On a de nombreux repères comme le travail, les routines, les activités, les habitudes, etc. L’école est ce qu’on a toujours connu, et on s’accommode des aspects négatifs parce que c’est comme ça que tout le monde fonctionne, parce qu’on a bien survécu alors nos enfants survivront aussi.
ÉTAPE 2 : LA PRÉPARATION AU CHANGEMENT
Et un jour, on dit STOP ! On fait le choix de ne plus continuer cette vie-là, ce mode d’instruction. On veut mieux et plus pour notre enfant : plus de plaisir, plus de fun, plus de jeux et d’activités, plus de sorties, plus de rencontres, plus de qualité, plus de respect de son rythme, plus de découverte, plus de passion, plus d’autonomie, plus de joie, plus de bien-être…
La phase excitante démarre. On commence alors à se renseigner sur comment on va faire. On imagine comment notre vie va changer, on se projette, on place des attentes et on est boostés par les défis qui vont se présenter devant nous.
C’est aussi une phase de concrétisation : on commence à s’inscrire à des groupes de familles pratiquant l’instruction à la maison, on se renseigne sur les démarches administratives, on sélectionne les supports, etc. On peut aussi, pour avoir les bonnes bases sans prise de tête, participer au programme « 21 jours pour une vie épanouie sans école« .
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url= »https://etre-parent.net/1-vie-epanouie-sans-ecole/ »]Rejoignez le programme « une vie épanouie sans école » en cliquant ici[/mbuttons]
On traverse alors une phase d’effervescence émotionnelle : on est au centre de l’attention de notre entourage. On en parle beaucoup, on est à la fois excités et stressés, on répond aux questions et on rassure ceux qui sont inquiets…
Et puis, on se lance ! On déscolarise ses enfants (ou on ne les inscrit pas alors que tous les enfants de leur âge se rendent à l’école pour la première fois).
ÉTAPE 3 : LA LUNE DE MIEL
On a en tête toutes les images positives : les enfants qui sont moins fatigués, qui arrivent à se concentrer, qui gagnent en autonomie, qui réussissent leurs apprentissages ; La famille qui revit et ressert les liens, les sorties découvertes, les visites culturelles, une bonne ambiance ; Nous épanouis de voir les enfants heureux…
Les premiers jours et les premières semaines, on ne voit que le positif. On se dit que c’était la meilleure solution et on se demande pourquoi on n’a pas fait ce choix plus tôt.
Selon les personnes, cette phase peut durer quelques heures, quelques jours, mais aussi des mois entiers.
ÉTAPE 4 : LE CREUX DE LA VAGUE
Après la lune de miel, on peut (pas obligatoirement, mais très souvent) traverser une phase d’incompréhension et de doute : on essaye de se persuader que tout est formidable alors qu’on a le blues, qu’on doute, qu’on a l’impression d’échouer. Les comportements des enfants, et même parfois les nôtres, nous agacent et nous saoulent. On a parfois aussi l’impression que malgré tous nos efforts pour aider nos enfants, ils nous rejettent. On essaie de faire des ajustements, mais souvent ils sont superficiels et cela ne change rien, à part nous déprimer encore plus.
Quand on a atteint ce stade, j’ai une bonne nouvelle : vous ne pouvez plus descendre plus bas ! La remontée est proche 🙂
ÉTAPE 5 : LA REMONTÉE
C’est la phase d’adaptation : elle ne peut pas survenir si il n’y a pas eu la crise (le creux de la vague). Parce que toutes nos illusions, nos fantasmes, nos utopies doivent « mourir » pour qu’on puisse enfin vivre la réalité vraie. Plus on comprend nos enfants, notre manière de faire (et pas un copier-coller d’une autre famille), plus nous sommes à l’aise.
Cette étape peut être assez longue mais tellement riche : c’est là qu’on trouve les trésors de chacun, les trésors de la vie sans école. On trouve comment se comporter, comment s’adapter à chaque enfant, comment trouver notre propre rythme. Les enfants commencent à se sentir bien eux aussi dans cette nouvelle vie.
ÉTAPE 6 : L’INTÉGRATION
Nous avons compris les codes de la vie sans école pour nous : nous devenons une référence pour d’autres dans notre entourage, nous avons nos habitudes à la maison et dans les activités ; Nous sommes à l’aise avec notre choix de vie et d’instruction, nous avons nos repères ; Nous avons aussi notre place dans la communauté des familles pratiquant l’instruction à la maison.
Bref, le sentiment de sécurité, d’appartenance, de zone de confort est à nouveau bien présent.
QU’EST-CE QU’ON FAIT DE TOUT CA ?
On met des mots sur les maux : on comprend mieux ce qu’on vit, quelle étape on traverse, on se sent « normal » et on se focalise sur le mieux à venir.
On grandit : on devient meilleur, on sait que rien n’est figé et on se met en action jusqu’à trouver cette sensation de paix et de sécurité.
On se prépare : connaître les étapes de l’adaptation à la vie sans école c’est TOP, mais se préparer à bien les traverser c’est encore mieux 🙂 C’est dans ce sens que j’ai créé le programme « 21 jours pour démarrer l’instruction à la maison sans prise de tête » : pour aborder tout ce dont on a besoin au début de l’aventure, pour avoir dès le début de bons outils et trouver sa propre façon de faire… cela permet d’éviter de s’attarder dans le creux de la vague, et d’avoir des clés pour remonter très vite.
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Connaissiez-vous ces étapes ? Est-ce que cela vous aide, ou vous aurait aidé quand vous les traversiez ? N’hésitez pas à partager l’article pour aider d’autres familles !
2 Commentaires. En écrire un nouveau
Je pense que c’est très important d’avoir conscience de cette courbe avant de se lancer dans l’aventure de l’Instruction En Famille. De nombreuses personnes abandonnent en cours de route à cause d’un décalage trop important entre leurs espérances et la réalité. Merci Anne-Estelle de signaler que nous avons besoin d’aller au creux de la vague pour remonter. C’est aussi intéressant de voir qu’après le changement nous nous situons au point zéro, comme avant le changement, dans une zone de confort mais différente (choisie certainement).
Quand j’ai choisi de déscolariser mes enfants, je me suis inscrite à des formations de parents et à des formations Montessori. Je me doutais bien qu’avoir les enfants 24h/24 et 7j/7 serait difficile et j’avais besoin de mettre toutes les chances de mon côté.
Quelle bonne idée tu as eu Anne-Estelle de propose un programme d’accompagnement spécifique pour mettre en place un projet d’IEF ! Que de temps et d’énergie gagné que de se laisser coacher !
Merci beaucoup Alexandra pour ton super commentaire, très encourageant.
C’est vrai que souvent on idéalise tellement, que confronté à la réalité et à des facettes moins joyeuses que prévues, et bien on baisse les bras. De savoir que c’est normal de vivre tout ça, et qu’après cette phase il y a un mieux et à nouveau le sentiment de sécurité et de bien-être, ça aide à mieux accepter et donc mieux traverser le creux de la vague.
Après, chacun choisit s’il a envie / ressent le besoin d’être accompagné ou pas 🙂