parler du terrorisme à un enfantCe matin, j’ai découvert au réveil les évènements de la nuit à Paris. Et depuis, je me repasse en boucle les paroles de la chanson « On regarde » de Corneille. Chaque jour, il y a des innocents tués par les fanatiques. Chaque jour, des « M. tout le monde » se font exploser ou assassinent de sang froid, au hasard. Mais c’est ailleurs. Donc c’est loin. Et aujourd’hui, l’Occident réalise qu’ici aussi, on peut être au mauvais endroit, au mauvais moment, à la merci de fanatiques.

Et après ? Comment vivre avec ça ? Comment rassurer des enfants quand il n’y a plus rien de rationnel et de logique ? Comment parler du terrorisme sans transmettre la terreur ? Voici quelques pistes (personnelles).

 

Quand parler du terrorisme à un enfant ?

Le meilleur moment, c’est quand l’enfant pose des questions. Peu importe son âge. Au vu de l’actualité, votre enfant a peut-être entendu ou vu des choses à la télé ou sur Internet. Il a peut-être perçu des discussions entre adultes. Ou alors, il ressent simplement vos propres émotions et il se demande ce qui se passe. Quand il commence à aborder le sujet, c’est qu’il ressent le besoin de comprendre. C’est donc le bon moment.

Un autre « bon » moment, c’est quand les circonstances autour de lui ont des conséquences sur son quotidien : vous devez par exemple expliquer pourquoi il ne peut pas aller à l’école aujourd’hui, ou pourquoi son activité est annulée.

 

Comment parler du terrorisme à un enfant ?

  • Avec des mots simples. Il ne faut pas tourner autour du pot, ni éviter le sujet. Un enfant qui perçoit un malaise a tendance a penser que c’est de sa faute. En expliquant les choses de manière simple, on met des mots sur les émotions environnantes.
  • Dire la vérité. On peut expliquer qu’il y a des gens qui ne supportent pas qu’on pense différemment d’eux, et pour forcer les gens à penser et à faire comme eux, ils tuent, pour créer la peur. Parce que quand les gens ont peur, ils sont souvent prêts à accepter n’importe quoi.
  • Ne pas stigmatiser. La difficulté lorsque l’on parle du terrorisme, c’est de se laisser aller à ses convictions politiques et religieuses, et faire des amalgames. Il est plus sage de parler de manière neutre, pour éviter que l’enfant ne se mette à avoir peur à tord de certaines personnes de son entourage, ou qu’il devienne même violent à l’encontre de certaines personnes. Il est important de nommer pour seuls responsables ceux qui commettent ces attentats.
  • Répondre de manière franche aux questions. L’enfant aura plus ou moins de questions selon son âge. Et parfois, ses questions seront déroutantes. Plus on sera à l’écoute de l’enfant, plus on saura le rassurer. Et plus on répondra naturellement à ses questions, moins le sujet sera dramatique pour lui. Acceptons aussi l’idée que parfois, on n’a pas de réponse, et que l’enfant le comprendra aussi.
  • Laisser place au dialogue. Les grands enfants ou les ados auront besoin d’exprimer verbalement la violence qu’ils ressentent vis à vis de ce qu’ils voient ou vivent. Les sentiments d’injustice et de colère sont légitimes. En leur laissant l’espace pour les exprimer, on témoigne ainsi de l’amour inconditionnel à l’enfant qui va peu à peu pouvoir écouter d’autres arguments et comprendre les choses de manière plus globale et plus objective.

 

Comment ne pas cultiver la terreur ?

  • En limitant les informations. Être au courant c’est nécessaire. Mais il est inutile de se nourrir des images (vidéos et photos) qui circulent, ni même d’écouter en boucle les informations. Les médias accentuent la psychose, et ne disent jamais (toute) la vérité. Plus on limite les informations (pour soi, et pour ses enfants), plus on a les idées claires.
  • En ne faisant pas de généralité. En pointant du doigt une communauté en particulier, on engendre la peur de l’autre. Et la peur produit de l’angoisse, du stress, de la paranoïa, et des actes de violence.
  • En rappelant combien la vie est précieuse. Ce qui donne de la valeur à nos vies ce sont les moments avec les gens qu’on aime, les expériences de joie, de plaisir et d’amour. Et ça, personne ne peut l’enlever.
  • En rationalisant. Un attentat reste un évènement exceptionnel. Certes, les évènements comme ceux-ci rappellent qu’on peut quitter ce monde n’importe quand. Mais cela est tout aussi vrai même en absence du terrorisme.
  • En prenant du temps pour soi et sa famille. Il est important de relâcher la pression, de prendre du recul. Choisir de prendre du temps pour soi (lire un livre, prendre un bain, faire la cuisine…) et pour sa famille (jouer, faire des activités) c’est décider de ne pas être « otage » des évènements. Plus on se décentre de l’objet de la peur, et plus la peur diminue.
  • En aimant. « L’amour bannit la crainte ». La seule arme contre la terreur, c’est l’amour. Martin Luther King disait « La noirceur ne peut pas chasser la noirceur. La lumière peut le faire. La haine ne peut pas chasser la haine. L’amour peut le faire. » Aimer est un choix très difficile, et pourtant vital. Et pour commencer, quoi de mieux que de démontrer son amour aux victimes ?

 

Le terrorisme n’a qu’un seul but : faire régner la terreur (comme son nom l’indique). Tous les moyens sont bons pour atteindre cet objectif. A nous de trouver la clé pour ne pas rentrer dans cette spirale et à nous d’apprendre à faire face de manière positive pour nous-même, et pour nos enfants.

 

Cet article vous a plu ? En complément, téléchargez gratuitement un livret avec mes 20 pépites pour qu’apprendre ne rime plus avec corvée !

Découvrez GRATUITEMENT le livret avec mes 20 meilleures astuces qui vous permettront de cultiver le plaisir d’apprendre en famille :

Derniers articles :

Lisez aussi :