S’épanouir sans les écrans : le rapport des enfants au digital

Les écrans. De fabuleux outils et en même temps, de très gros pièges. Pour nous adultes, mais encore plus pour les enfants. Or, ils ont une incidence directe sur le développement de la personnalité, les rapports sociaux, les apprentissages en général et le quotidien, tout simplement. Et c’est encore pire en ces temps de confinement. C’est pourquoi, aujourd’hui, je laisse la place à Helene, qui nous parle d’une étude qui a été faite dernièrement sur les parents d’enfants de moins de 8 ans, sur « la digitalisation de la vie familiale » ou dit autrement, le rapport des enfants au digital.

 

Le rapport des enfants au digital

Ce n’est un secret pour personne, la pandémie de Covid-19 a accéléré la digitalisation de notre quotidien. Que ce soit pour le télétravail ou les soirées via Zoom, Internet prend de plus en plus de place dans nos vies. Au point d’inquiéter certains spécialistes.

Les enfants sont en pleine ligne de mire. En juin, les médias français se faisaient l’écho d’une étude lyonnaise sur le rapport entre enfants et écrans pendant le confinement. D’après cette étude, les petits entre 6 et 12 ans ont passé sept heures par jour devant les écrans !

Pas très rassurant quand on sait que, bien avant la pandémie, 89 % des enfants étaient régulièrement exposés aux écrans. Quant aux parents, 52 % s’avouaient accros à leur smartphone…

Comment les enfants interagissent-ils avec le numérique ? Comment les inciter à s’épanouir autrement pendant le confinement (mais pas que) ? Réponses dans cet article.

Quand les enfants préfèrent les smartphones aux jouets classiques

Aujourd’hui, près de 48 % des moins de huit ans jouent régulièrement sur des applications – souvent sur le téléphone mobile de leurs parents. Angry Birds, Fruit Ninja et Candy Crush Saga sont parmi les jeux les plus populaires.

Ces applications peuvent rapidement devenir addictives pour les plus petits. Elles le sont déjà pour les adultes ! Le système est conçu pour stimuler le centre de gratification du cerveau : c’est pourquoi il est possible de passer des heures sur une application sans réaliser combien de temps s’est écoulé.

Mark Griffiths, professeur à l’Université anglaise Nottingham Trent, a même décrété que Candy Crush devrait être interdit aux enfants car ce type de jeu « simulait » les jeux d’argent et pourrait les transformer en joueurs compulsifs !

Ce caractère addictif explique pourquoi de plus en plus d’enfants choisissent le portable plutôt que d’autres activités plus « traditionnelles ». En France, 28% des moins de huit ans préfèrent les écrans interactifs aux jouets. Tandis qu’en Grande-Bretagne, 32 % des parents estiment que leurs enfants préfèrent Angry Birds aux voyages, aux jeux… et même à leurs animaux de compagnie.

Les jeux sur application entravent la créativité et l’imagination

Des études récentes indiquent qu’une trop longue exposition aux écrans peut entraîner des retards de développement sur les jeunes enfants. Une étude américaine du National Institute of Health a ainsi montré que les tous petits exposés plus de deux heures aux écrans voyaient leurs capacités de réflexion et de langage diminuer. Pour ceux exposés pendant au moins sept heures, on observait même une réduction du volume du cortex.

Pourquoi un tel impact ? Le fait est que les tous petits sont encore fragiles. Leur développement cognitif, émotionnel et comportemental se produit très rapidement (surtout en-dessous de 3 ans) et est donc très sensible aux influences extérieures. L’usage excessif des écrans les empêche d’utiliser leur imagination, leur créativité, et leurs aptitudes sociales alors que ces capacités sont encore en état de construction.

« Les écrans ne peuvent pas répondre à ces différents apprentissages » explique le psychiatre Serge Tisseron. « Car ils ne permettent pas d’utiliser son corps, ne s’adressent pas directement à l’enfant, n’interagissent pas avec lui et ne lui permettent pas d’apprendre à se concentrer sur une cible fixe. »

C’est pourquoi la surexposition au digital peut entraver la bonne acquisition du langage, la motricité, ainsi que la capacité à reconnaître les émotions. Tout ceci sans compter la qualité du sommeil et les troubles de la vision.

Fort heureusement, les données indiquent que 58 % des parents souhaitent inciter leurs enfants à délaisser le virtuel pour le monde réel. 35 % fixent même des horaires d’utilisation des écrans. Les parents sont généralement conscients des risques encourus par leur progéniture, et cherchent à les éviter. Tout n’est pas perdu !

De l’importance du jeu : s’épanouir sans écrans

Le Dr. Alan Mendelsohn, de l’université de New York, recommande aux parents d’encourager les jeux traditionnels. « Les jouets physiques (et les livres) favorisent des interactions chaleureuses et verbalement riches, ainsi que des moments de qualité pour le parent ou le gardien de l’enfant » explique-t-il.

« Il n’en va pas de même pour les jouets numériques, qui entravent en fait ces interactions. Il n’y a pas ou peu de preuves que le temps d’écran ait un quelconque avantage pour les jeunes enfants de 2 ans et moins. »

Les enfants ont besoin de passer du temps à l’extérieur, respirer de l’air frais, se laisser guider par leur curiosité. À vrai dire, c’est un des reproches qu’on peut faire aux écoles traditionnelles : trop de temps assis en classe, pas assez en dehors ! Une activité physique régulière améliore l’humeur et les performances cognitives aussi bien chez les jeunes que chez les adultes. Les sorties dans la nature sont particulièrement bénéfiques.

Le jeu est peut-être l’activité la plus essentielle : car c’est au travers du jeu que l’enfant apprend à connaître le monde. Surtout quand il joue avec ses parents et d’autres enfants. La pâte à modeler, les châteaux de sable, les jeux de rôles, la peinture, créer des histoires avec des poupées et figurines d’action… c’est au travers de diverses activités qu’il acquiert les aptitudes nécessaires à son bon développement.

Le rôle des parents : montrer l’exemple

Les enfants apprennent par imitation. S’ils voient leurs parents interagir activement avec le monde, ils feront de même. En période de confinement, où beaucoup de parents sont en télétravail, c’est bien sûr plus compliqué. Mais quand la journée de travail est finie, rien n’empêche de favoriser les repas sans télé et encourager les jeux et les conversations.

« Un enfant apprend bien mieux à jouer seul quand il a d’abord la possibilité de jouer avec quelqu’un » précise Serge Tisseron. « Un nouveau jouet doit faire l’objet d’un jeu partagé avec un adulte. Ensuite, l’enfant jouera plus facilement seul, car il associera le jeu à la présence du parent. »

Jouer avec les enfants quand ils sont petits assure donc qu’ils apprendront à le faire par eux-mêmes. En ce qui concerne les écrans, la même démarche peut être employée : les applications éducatives sont plus efficaces si elles sont utilisées en présence des adultes, pour créer un dialogue. De cette manière, le petit n’est pas tout seul face à Internet.

Pour Serge Tisseron, inutile de bannir complètement les écrans : ils font de toute façon partie de notre quotidien. Mais leur usage doit être encadré : Internet ne doit représenter qu’une escapade parmi d’autres. Pour guider les parents, il suggère la règle « 3-6-9-12 » : pas d’écran avant 3 ans, pas de tablette avant 6 ans, pas de surf sur Internet avant 9 ans, et pas de réseaux sociaux avant 12 ans. Et surtout, pour les parents : laisser le portable de côté !

 

J’espère que cet article, qui se veut informatif et non moralisateur, vous donnera envie de mettre de côté les écrans pour favoriser les jeux de société, les activités manuelles, les moments lecture, les parenthèses défoulement et les sorties nature !

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