Aujourd’hui, je laisse carte blanche à Frédéric Roubaud, artiste peintre et fondateur de Rart.fr. Spécialisé dans tous types de peinture (huile, acrylique, aquarelle) ainsi que le dessin de portraits et paysages, il publie régulièrement des tutos et interviews avec des artistes peintres sur sa chaîne Youtube (où il a plus de 48 000 abonnés à l’heure où je publie cet article). Et aujourd’hui, il nous fait l’honneur de parler dessin chez les enfants de moins de 5 ans.

Le dessin nécessite peu de moyens et s’avère être l’une des premières activités artistiques proposées aux jeunes enfants. Accessible, le dessin est également très bénéfique au développement psychomoteur. Chez l’enfant de moins de 5 ans, l’intérêt du dessin peut être stimulé de manière à ce que cette occupation devienne une véritable source d’épanouissement.

Choisir le bon matériel de dessin

Vive la page blanche !

La découverte du dessin est un moment important pour l’enfant, mais aussi pour ses parents. Désireux de le guider dans sa pratique, les parents sont souvent tentés de lui fournir des cahiers de coloriage. Les formes à colorier sont excellentes pour aider l’enfant à canaliser son attention et à contrôler ses gestes. Si l’intention de départ est de stimuler la créativité, mieux vaut cependant opter pour la feuille blanche.

Tel un appel à la création, la page blanche est un terrain de jeux quasiment infini, beaucoup plus stimulant. Concernant les dimensions idéales, la taille A3 paraît la plus appropriée pour un enfant qui ne maîtrise pas encore ses gestes. Varier les types de papier (blanc, recyclé, épais, fin…) permet de lui faire découvrir la diversité des supports et lui donner l’occasion d’expérimenter de nouvelles sensations.

Un matériel diversifié

L’habileté de l’enfant évolue considérablement au cours des premières années de sa vie. Il est important d’en tenir compte en choisissant des crayons adaptés à son âge. Les crayons à doigts ou les galets de cire permettent aux plus petits une préhension plus facile. Les premières fois, cependant, le crayon passe probablement plus de temps dans la bouche de l’enfant que sur le papier. Ces outils lui donnent néanmoins l’occasion de constater que son geste produit un trait. Les craies à la cire et les gros crayons de bois sont manipulables assez tôt par les enfants. Les feutres peuvent également être introduits progressivement. L’expérimentation des différents types de crayons éveille l’intérêt de l’enfant en stimulant sa perception tactile et visuelle. Une gomme, une règle et des pochoirs peuvent aussi compléter le matériel de dessin de l’enfant.

Les crayons de papier constituent la base du matériel de dessin et présentent une gamme de couleurs très large. La pression exercée sur le crayon étant difficile à contrôler au départ, les mines sont mises à rude épreuve. Mieux vaut donc choisir des crayons de bonne qualité et résistants, sous peine de passer beaucoup de temps à jouer du taille-crayon. Les enfants apprécient particulièrement les mines grasses, qui laissent beaucoup de matière sur le papier et produisent des couleurs intenses. Dès 3 ans, les bâtons de gouache solide permettent de dessiner tout en apportant beaucoup de couleurs.

Dans l’idéal, à partir de 3-4 ans, les crayons et le papier devraient être accessibles à l’enfant pour qu’il puisse les sortir et dessiner dès qu’il en ressent le besoin. Une trousse ou une petite caisse permettront de stocker proprement les crayons et de sensibiliser l’enfant au rangement.

Carnets et blocs plutôt que feuilles volantes

Il est préférable d’opter pour un carnet de dessin ou un bloc de papier à spirales. En effet, les feuilles volantes s’avèrent difficiles à manipuler par le jeune enfant qui développe déjà beaucoup d’efforts pour tenir son crayon et contrôler ses gestes. Par ailleurs, cela lui permettra de retrouver au même endroit toutes ses esquisses et vous évitera un champ de feuilles volantes gribouillées dans toute la pièce. Cette solution permet également de se rendre compte de l’évolution de l’enfant en faisant défiler les pages et de conserver facilement les dessins à la manière d’albums souvenirs. Mieux vaut prévoir un carnet de dessin ou un bloc bien pourvu en feuilles, afin de satisfaire tous les élans créatifs.

 

Faire du dessin un moyen d’expression

Le laisser expérimenter, explorer

Il est important que l’enfant perçoive le dessin comme un moment de liberté. Dès qu’il a gagné un minimum d’autonomie, l’accès facile aux crayons et au papier l’incite à se lancer de lui-même dans le dessin. Il s’intéressera d’autant plus au dessin qu’il adhère librement à l’activité. Au début, son attention sera surtout focalisée sur la conséquence de son geste, un trait, et sur le plaisir essentiel de laisser une trace. Son besoin d’expérimenter l’amène à tester les différents crayons qui sont mis à sa disposition. L’expérience l’amène à marquer des préférences pour tel type de crayon, pour telle couleur. Le fait de pouvoir affirmer ses choix est pour lui très stimulant et rend cette activité très gratifiante.

Au-delà du plaisir qu’il prend à créer, l’enfant utilise le dessin comme un langage. La plupart du temps, il cherche à interagir avec les adultes, à expliquer ce qu’il fait. Si ce n’est pas spontané, c’est le moment de le questionner. Il apprécie qu’on marque de l’intérêt pour ce qu’il fait. Même si ses gestes sont encore mal assurés, l’enfant intègre que dessiner est un moyen plaisant de s’exprimer et un prétexte pour échanger avec les autres. Voici quelques idées de questions ou de défis simples:

  • Pourquoi as-tu utilisé telle couleur dans ton dessin ?
  • Quelles sont tes couleurs préférées ?
  • Crois-tu qu’il est possible de dessiner une carotte bleue ou un soleil vert ?
  • Es-tu capable de remplir la feuille de dessins ?
  • Comment dessine-tu (une figure familière, un animal ou une créature qui le fait rêver) ?

Accompagner son éveil artistique

Avec le temps, les gestes se précisent. Ses dessins sont de mieux en mieux définis, bien qu’assez souvent éloignés de la réalité. L’enfant tente de représenter sur le papier ce qu’il voit et comprend du monde qui l’entoure. Sa perception est différente de celle d’un adulte, et, conjuguée à sa créativité naturelle, produit beaucoup de fantaisies. Si le chat ressemble à une enveloppe et que son petit frère est représenté par un trait, c’est tout à fait recevable. S’il aime repasser par-dessus un autre dessin jusqu’à noircir la feuille, c’est bien ainsi. Il convient de respecter sa vision et de le conforter dans ses choix en marquant de l’intérêt pour sa création. Lui demander d’expliquer à quoi correspond telle forme ou tel trait est d’ailleurs un excellent moyen d’engager une conversation avec lui et de découvrir la richesse de l’imaginaire lié à ce dessin.

Sans faire à sa place ou entraver sa créativité, quand il semble en panne d’inspiration, il peut être utile de lui lancer quelques pistes pour engager l’activité. Cela peut être de reproduire un endroit familier en y ajoutant les plus belles couleurs ou de dessiner un papillon avec un chapeau. Les possibilités sont infinies et l’objectif est simplement de lui donner goût à imaginer. Les enfants ne dessinent pas que pour eux, ils adorent offrir leurs productions aux adultes. Leur passer commande d’une œuvre pour leurs grands-parents ou la maîtresse est d’ailleurs un excellent moyen d’aiguiser leur appétit pour le dessin. En retour, il est important de recevoir les dessins, signés au préalable par l’artiste, comme un véritable cadeau pour les encourager dans cette voie.

 

Alors à vos crayons, prêts, dessinez, petits artistes !

 

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