Témoignage d’Élodie : IEF en Suisse avec 3 enfants dont 1 bébé

Élodie est une amie. C’est aussi la femme du cousin de mon mari (donc on pourrait dire, une cousine par alliance). Elle est maman de 3 enfants : Noam (6 ans), Elia (3 ans et demie) et Léticia (13 mois). Depuis quelques mois, Élodie et sa famille habitent en Suisse (dans le Canton de Berne), et ont décidé de ne pas scolariser leur aîné. Comment se passe l’IEF en Suisse et plus précisément dans le Canton de Berne ? Comment Élodie s’organise avec 3 enfants dont un bébé ? Découvrez le témoignage d’Élodie dans cette vidéo.

 

Voici la retranscription texte de cette Interview :

Question 1 : Est-ce que tu as toujours eu la conviction de ne pas scolariser Noam ? Ou est-ce que c’est un processus qui est venu au fur et à mesure ?

Non je n’ai pas toujours voulu ça. C’est surtout mon mari qui pensait à ça. Comme il est français il n’a pas eu le même parcours que moi. Moi j’ai eu mon école en Suisse et je n’ai pas eu de problème. Lui ça ne s’est pas bien passé pour lui et il n’envisageait pas d’y mettre ses enfants. Au début ça ne m’a pas trop parlé, puis petit à petit je me suis dit « Pourquoi pas ? Selon l’enfant ». En voyant notre aîné, je me suis dit qu’effectivement ça ne lui collerait pas forcément.

Au moment où il devait rentrer à l’école en Suisse on est venus vivre en France une année. Là pour moi c’était clair qu’on ne le mettrait pas à l’école en France. C’était une année test, et pour moi c’était justement « une année ». Je ne me voyais pas faire plus.

 

Question 2 : À ce moment là, Noam avait 4 ans, Elia 1 an et demie et tu étais enceinte de la troisième. Tu as traversé une phase de remise en question. Elia était très bouge-bouge et très demandeuse par rapport à toi. Tu n’arrivais plus à prendre autant de temps que tu le souhaitais avec Noam et en étant enceinte tu as commencé à te dire que ce serait trop difficile. Et finalement, vous êtes repartis en Suisse. Comment ça se passe dans ton Canton ?

En Suisse, il faut avoir 4 ans révolus au 31 Juillet de l’année où on commence l’école. On s’est renseignés avant de rentrer en Suisse et dans le canton de Berne il faut faire une demande à l’Instruction Publique du Canton. C’est un droit de faire l’école à la maison mais il faut en faire une demande officielle : on ne nous refuse généralement pas l’autorisation avant d’avoir essayé puisque c’est un droit.

 

Question 3 : Vous avez donc fait la demande pour Noam, Elia n’ayant pas encore l’âge légal d’instruction en Suisse. Qu’est-ce que cela implique pour toi ? Quels sont les engagements que tu as pris en déclarant faire l’instruction en famille ?
  1.  Ils demandent une demande formelle écrite.
  2. Ils viennent à la maison voir s’il y a un lieu à part pour l’enfant pour travailler au calme.
  3. Ils demandent une liste descriptive du matériel utilisé pour voir à quel point on est engagé dans l’instruction de l’enfant, et non pour surveiller chaque affaire. C’est aussi pour être sûr qu’on suit le plan d’études Romand (et non pas le plan d’études Français par exemple), et pour voir si ce sur quoi on se base est sérieux.
  4. On a un entretien avec eux (ils ne s’entretiennent pas avec les enfants, juste avec les parents).
  5. Ils demandent un plan des cours pour être sûr qu’il y a des horaires planifiés.
  6. Ils demandent un plan de vacances pour être sûr que les enfants à la maison aient les mêmes droits que les enfants scolarisés.

 

Question 4 : Vous avez aussi accès à un site qui est autant pour les enseignants que les parents qui instruisent à la maison.

En Suisse il y a le plan d’étude Romand. Il y a des objectifs à atteindre à chaque cycle. Au bout du cycle l’enfant doit avoir atteint ces objectifs. Le moyen de les atteindre est assez libre. On a donc accès aux mêmes documents que les enseignants, au site Internet expliquant les étapes de chaque objectif, à des outils pédagogiques et à des moyens d’enseigner, des petits cours déjà préparés.

 

Question 5 : Ce qui est chouette c’est qu’ils ne mettent pas en concurrence les parents faisant le choix d’instruire à la maison et l’école. Comment ça se passe pour le contrôle pédagogique ?

Chaque année on nous demande à la fin de l’année scolaire un rapport : un bilan de ce qu’il s’est passé, de ce que l’enfant a appris, de là où il est en est. Pour avoir un suivi avec les parents. Ensuite, le contrôle se fait tous les 2,3 ans dans le canton de Berne : ils viennent à la maison et évaluent les connaissances de l’enfant.

 

Question 6 : Concrètement, aujourd’hui, comment tu t’organises ?

Comme j’ai du donner des horaires, je me suis calée sur les horaires de l’école enfantine (la Maternelle en France). Les horaires sont plus légers qu’en France : les matins de 9h à midi. C’est là que je suis disponible pour les enfants, je passe du temps avec eux selon un programme ou selon leurs envies : on fait des activités manuelles, des jeux, on sort… Et l’après-midi c’est temps libre pour eux.

Je m’organise avec les deux grands comme ça, la petite suit et s’occupe. Et si c’est trop compliqué, pendant la sieste de la petite je complète avec Noam. Le plan horaire est alors renversé mais rempli.

Noam est rarement assis à son bureau, c’est des périodes de concentration limitées sinon c’est du jeu, des expériences, des bricolages, des sorties, des activités dans des cahiers… différentes choses.

 

Question 7 : ça va la gestion de 2 niveaux + un bébé ? Tu as l’air sereine par rapport à la remise en question que tu as traversée il y a 1 an et demie, deux ans.

Finalement, le fait de voir le rythme avec les trois, il y a une interaction qui fait que je ne dois pas être partout en même temps. Ils s’occupent beaucoup ensemble. Finalement souvent deux font quelque chose ensemble pendant que je m’occupe du troisième, puis on alterne et ça se passe très bien comme ça. Tout le monde y trouve son compte, les enfants sont contents, j’ai du temps avec eux.

Je suis très contente d’avoir fait ce choix et je me rends compte que c’est beaucoup plus simple que ce que j’avais pensé. Je ne regrette pas même si c’est pas toujours facile.

 

Question 8 : Là c’était pour 1 année. Tu te sens de continuer comme ça même avec Léticia qui grandit ? Tu te projettes sur du moyen ou long terme ?

Pour nous c’est clair que c’est positif, on continue comme ça. Selon les enfants, les siestes, le rythme change tout le temps. J’ai appris à m’adapter aux enfants et à faire mon programme en fonction d’eux. Je remarque que c’est aussi plus simple pour moi, j’ai beaucoup moins la pression. Les horaires c’est pour avoir un cadre et le cadre je peux le déplacer facilement et c’est beaucoup plus simple à gérer.

 

Un immense merci à Élodie d’avoir accepté de mettre en vidéo nos échanges 🙂 Si vous avez besoin d’un coup de pouce pour vous lancer vous aussi dans l’instruction à la maison, cliquez ici 🙂

 

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