J’ai déjà plusieurs fois parlé de l’échec sur ce blog. Je vous ai partagé les destinées incroyables de personnes qui ont connu l’échec scolaire et qui ont su passer au-delà. Je vous ai parlé de l’effet Pygmallion et de comment notre regard a une incidence directe sur la réussite ou l’échec d’un enfant, mais aussi de nous-mêmes. J’ai également décrypté 6 facteurs qui expliquent la réussite ou l’échec scolaire, ainsi qu’un septième, moins connu, qui est le fait d’être une fille ou un garçon (oui, oui, ça aussi ça influence la réussite ou l’échec scolaire). Aujourd’hui, j’aimerais parler de l’échec dans sa globalité, le sentiment d’échec dans tous les domaines de notre vie, qui, selon les personnes, peut créer un véritable handicap au quotidien. Comment accompagner un enfant à ne pas fuir l’échec et à l’utiliser ? C’est l’objectif de cet article.

 

La peur de l’échec est normale

La peur de l’échec est quelque chose de sain. C’est elle qui nous pousse à réfléchir à nos actes et à leurs conséquences. C’est comme la peur du danger, qui nous pousse à avoir les bonnes attitudes pour se protéger. Il est donc normal d’essayer d’éviter l’échec. Mais quand l’échec arrive – parce qu’il arrive forcément – quelle est la bonne attitude ?

 

Le problème, c’est quand l’échec amène la honte

Échouer n’est pas grave en soi (sauf s’il y a des conséquences terribles sur la vie de quelqu’un, mais ce n’est pas le propos de cet article). Rater un exercice, un examen, une conférence, une recette, un spectacle, un bricolage, une expérience… tout ça, apporte de la frustration, de la tristesse, mais le véritable problème, c’est quand vient aussi la honte.

Pourquoi l’échec amène si souvent ce sentiment de honte ? Parce qu’on cherche la perfection. Et la perfection amène la pression. Dans notre société, tout nous pousse à cette perfection.

L’erreur est dévalorisée, moquée, montrée du doigt. Et ceux qui réussissent, qui gagnent, ne parlent pas beaucoup de leurs échecs. Et c’est bien dommage, parce que l’échec fait partie de la vie, de n’importe quel processus réussite, et surtout nous apprend tellement.

La solution ? Augmenter sa tolérance à l’échec

L’échec n’est pas un ennemi. Plutôt que de chercher à tout prix à fuir l’échec, apprenons à le tolérer, à le décortiquer, à l’utiliser. Voici quelques idées pour soi, et pour accompagner les enfants dans cet apprentissages de tolérance à l’échec :

  1. L’échec est parfois le début d’une belle réussite : Savez-vous comment la tarte tatin a été inventée ? Suite à une grosse bourde : une tarte aux pommes renversée par mégarde. Connaissez-vous Alxander Flemming ? C’était un biologiste qui a travaillé longtemps pour trouver un « médicament qui pourrait guérir les maladies ». D’échecs en échecs, il décida de laisser tomber. C’est en retrouvant une boîte contaminée qu’il a découvert la pénicilline (un puissant antibiotique). On donne même un nom aux découvertes dues au hasard ou à des erreurs : ça s’appelle la sérendipité. Alors toutes nos erreurs ne nous conduisent pas à des révolutions scientifiques ou culinaires, mais quand on reste positif et ouvert, on peut s’attendre à des choses inattendues et belles. En pratique : pour chaque échec, noter ce que ça a apporté de positif.
  2. Autopsier l’échec, le regarder en face : La mémoire d’un échec est très rapide : Notre cerveau stocke très rapidement l’information que tel événement a engendré tel échec, donc telle sensation négative, et pour éviter de revivre cela, va nous bloquer davantage. Il faut donc « soigner » la blessure de l’échec tout de suite. Comme lorsqu’on tombe à vélo, on dit qu’il faut remonter tout de suite, de peur de ne plus oser remonter dessus (ça fonctionne aussi quand on a un accident de voiture ou qu’on tombe de cheval). Et plus un échec est douloureux, plus il faut le regarder en face. Pour autopsier l’échec, il faut chercher à le comprendre, réfléchir dessus le plus rapidement possible, pour en tirer des conclusions.  Il faut aussi prendre un peu de hauteur pour avoir une vision complète et générale de l’échec, parce que tout n’est pas forcément de notre faute. En pratique : réfléchir sur les causes qui ont emmené à l’échec. En tirer des conclusions (ce qu’on fera différemment la prochaine fois, ou ce qui n’était pas une bonne idée).
  3. Ne pas ruminer un échec : le regarder en face, oui. En tirer des conclusions, oui. Vérifier le regard des autres sur cet échec pour avoir une vision balancée, oui. Mais ensuite, STOP ! On n’y passe pas trop de temps dessus. On avance. En pratique : on ne parle plus de ce problème, on ne lui accorde plus d’importance, on se concentre sur autre chose (un autre projet, une autre expérience, un autres essai…) pour ne plus penser à ce qui est passé (et qu’on ne peut plus modifier), mais pour penser à ce qui peut ou va arriver.
  4. Chaque échec = une étape. Plusieurs études ont montré qu’à court terme, on regrette nos échecs, c’est-à-dire ce qu’on a fait et qui n’a pas été à la hauteur de ce qu’on espérait. Mais à long terme, c’est-à-dire sur l’échelle d’une vie, on regrette surtout ce qu’on n’a pas fait. Alors entre faire et rater, ou ne pas faire mais regretter, la vie est plus chouette quand on choisit la première option, qui nous rapproche de chouettes expériences. Quand j’échoue à mon exercice de piano, je me rapproche petit à petit de la réussite. C’est la répétition qui fait que je vais y arriver. Quand nous nous sommes trompés sur le choix de notre maison roulante (nous avons opté d’abord pour une caravane), c’est une grosse erreur qui nous a fait perdre beaucoup de temps, d’argent et d’énergie, mais c’était un chemin pour m’aider à réaliser qu’un espace plus petit nous convient mieux si on peut se déplacer tout le temps facilement. Apprenons à voir l’échec comme une étape, un chemin. Et on a tous notre propre chemin. En pratique : pour chaque échec, trouver ce que ça nous a appris.
  5. Agir : La peur de l’échec nous empêche d’agir. Moins on agit, plus on a peur de l’échec. Et moins on agit, plus l’échec est douloureux. Pour casser ce cercle vicieux, il faut simplement agir. Même si on a peur. C’est le fait de se lancer, un petit pas d’abord, puis de plus grands, qui nous aident à repousser la peur et à mieux vivre les échecs. En pratique : être prévoyant en sachant qu’on ne peut pas tout anticiper et simplement essayer. Et essayer encore.
  6. Accepter l’imperfection : la vie l’emporte sur l’obsession de l’image de soi. Nous sommes des êtres imparfaits. Tout le monde a déjà échoué, et on peut tous se montrer compréhensif envers ceux qui échouent. Mon identité, ou « qui je suis », ne dépend ni de mes succès, ni de mes échecs. En pratique : dire ce que je fais mal, ou ce qui me crée des difficultés, mais aussi ce que je fais bien et ce que je réussis. Et accepter que je peux devenir meilleur, mais jamais parfait !
  7. Rester calme : plus on échoue, on vit, on réussit, on avance, et plus on apprend à ne plus être déçu face à l’échec, ni démesuré face au succès. L’idée n’est pas de devenir indifférent, mais de rester calme et lucide, autant face à l’échec que face au succès. En pratique : je me réjouis calmement dans la réussite, et je réfléchis tranquillement face à l’échec.

 

« Il n’y a pas plus de vérités révélées sur nous lors des succès qu’il y en a lors des échecs. » – Christophe André

 

Cet article vous a plu ? En complément, téléchargez gratuitement un livret avec mes 20 pépites pour qu’apprendre ne rime plus avec corvée !

Découvrez GRATUITEMENT le livret avec mes 20 meilleures astuces qui vous permettront de cultiver le plaisir d’apprendre en famille :

Derniers articles :

Lisez aussi :