L’IEF en 6 étapes : étape 1 – réfléchir sur l’école

Vous avez pour projet de déscolariser votre enfant mais vous ne savez pas par où commencer ? Vous vous posez des questions sur « l’instruction en famille » et vous êtes perplexe ou un peu perdu(e) ? Vous aimeriez permettre à votre enfant d’apprendre autrement mais vous pensez que c’est inaccessible ? L’instruction en famille, l’école à la maison, ou la déscolarisation d’un enfant est une “alternative” ou une “solution” qui vous fait peur et vous aimeriez pouvoir trancher ? Nous avons ouvert une toute nouvelle session de notre programme « 21 jours pour démarrer l’instruction à la maison » et en parallèle, je souhaite vous accompagner avec 6 articles sur le blog, un article pour chacune des 6 étapes de l’IEF, de la réflexion à la mise en place. L’objectif ? Vous aider à vous poser les bonnes questions et obtenir des pistes de réflexion pour vous forger votre propre opinion sur le sujet et vous donner les bases pour démarrer. Nous démarrons avec la première étape : réfléchir sur l’école.

1ère ÉTAPE : Réfléchir sur l’école actuelle de votre enfant

Il existe de très bonnes écoles et des établissements de qualité. De nombreuses personnes travaillant dans les établissements scolaires recherchent le dialogue avec les familles, l’implication des parents dans la vie de l’école, et investissent leur temps et leur énergie pour le bien-être des enfants.

Si l’un de ces établissement correspond à ce que vous recherchez, et si en plus cet établissement se trouve près de chez vous, alors n’hésitez pas à y confier vos enfants tout en suivant de près ce qu’il s’y passe. Dans tous les cas, pour en être sûr, il faut d’abord réfléchir sur l’école où est scolarisé votre enfant, ou celle dans laquelle il va l’être.

Et si vous avez des doutes en commençant à réfléchir sur l’école de votre enfant, alors je vous invite à vous poser les 3 questions suivantes :

QUESTION NUMERO 1 : Suis-je en accord avec le programme présenté à mon enfant ?

Selon les chiffres de l’Education Nationale, en 2013 en France, on comptait :

  • 20% d’enfants à la fin du CM2 ne maîtrisant pas la compréhension d’un texte et ne sachant pas y trouver des informations, et 30 % d’enfants à la fin du CM2 ne maîtrisant pas les bases en mathématiques.
  • 20% des élèves de Terminales considérés comme des lecteurs médiocres, ou ayant des difficultés sévères pour comprendre un texte.

Il y a deux choses dont il faut tenir compte au sujet du programme :

  1. le contenu
  2. la méthode d’apprentissage
1/ Le contenu :

Le programme scolaire classique n’est pas fait pour bâtir des êtres, mais pour livrer du savoir et des connaissances.

Plongez-vous dans les programmes de vos enfants et voyez si le contenu correspond à vos valeurs, s’il est adapté à l’âge de votre enfant et à sa compréhension des choses, s’il est en phase avec le rythme propre de votre enfant, si le contenu est neutre ou implicite.

Vous pouvez également vous demander si les savoirs imposés à l’enfant lui sont et/ou lui seront « utiles » ? Combien de notions avons-nous apprises puis oubliées ? Et les connaissances que j’ai gardées ne sont pas celles qu’ont retenues mes camarades de classes de l’époque, qui ont des parcours de vie bien différents du mien. Je repense à Albert Einstein qui refusait d’étudier la biologie et la chimie à l’école parce que selon lui c’était une perte de temps. Il préférait se consacrer entièrement aux mathématiques et à la physique

2/ La méthode d’apprentissage :

Dans la majorité des écoles :

  • Les enfants sont regroupés par âge : on attend d’eux qu’ils aient le même niveau et les mêmes compétences par classe, au même moment. Il y a donc des clivages entre les élèves qui adhèrent à la méthode et ceux qui n’y arrivent pas. Il ne s’agit pas de bons ou de mauvais élèves, mais simplement de différentes façons de fonctionner, de comprendre et d’apprendre. Quand plusieurs niveaux sont mélangés, chaque enfant fort dans un domaine va tirer les autres vers le haut. Mais vouloir mouler tout le monde, c’est détruire toutes ces petites aspérités talentueuses qui sont sources de richesse commune.
  • Les connaissances et les savoirs sont séparés en matières
  • Les méthodes d’apprentissage sont « imposées » : elles peuvent changer d’un instituteur (ou professeur) à l’autre, d’une école à l’autre, d’une année à l’autre. Il y a de très bonnes méthodes, tout comme il y en a qui seront catastrophiques car pas adaptées au fonctionnement de votre enfant.Il se peut également qu’au cours de sa scolarité, votre enfant rencontre de grosses difficultés avec un ou des enseignants, et que cela le bloque dans tous ses apprentissages. Si votre enfant ne « colle » pas à la méthode d’apprentissage de son enseignant ou de son école, ou s’il n’est pas encore prêt à apprendre tel savoir à tel moment, alors il n’aura pas les bases et ratera son parcours scolaire.
  • La méthode d’apprentissage classique consiste à enseigner pour que l’élève apprenne. L’enfant est généralement passif, donc se désintéresse petit à petit du contenu qui pourtant pourrait être source d’enthousiasme.
  • La méthode d’apprentissage classique consiste à noter et apprécier l’enfant sur ses capacités : Un enfant a besoin d’être félicité quand il a acquis une notion, et encouragé lorsqu’il ne l’a pas encore acquise. Le système de notes a tendance à dévaloriser, à figer les capacités et à comparer les élèves entre eux. De plus, les bulletins scolaires sont souvent remplis de commentaires décourageants, malgré des notes plutôt positives.

Si vous ne savez pas répondre à cette question « Suis-je en accord avec le programme proposé à mon enfant ? » alors n’hésitez pas à dialoguer avec le corps enseignant, à poser des questions et pourquoi pas, à expliquer vos craintes.

L’enseignement est l’affaire de tous, et encore plus la vôtre puisqu’il s’agit de votre enfant.

QUESTION NUMERO 2 : Est-ce que l’accompagnement proposé à mon enfant est sain et positif ?

Un accompagnement sain et positif, comprend selon moi les caractéristiques suivantes :

  • des enseignants qui aiment leur métier et les enfants malgré les difficultés qu’ils rencontrent
  • un établissement qui œuvre au développement global de l’enfant : son bien-être dans ses relations, son épanouissement dans les apprentissages, le respect de son rythme, un interface de sécurité pour communiquer et échanger, etc.
  • un environnement sécurisant : au niveau affectif et physique
  • un lieu dynamique où se rencontrent l’enthousiasme, la confiance, le plaisir d’apprendre et la créativité

La majorité des écoles ont de gros effectifs par classe, avec trop peu d’adultes pour pouvoir permettre à chaque enfant d’être respecté dans son propre rythme d’apprentissage. C’est une triste réalité qui est souvent très pesante pour les enseignants eux-mêmes.

Demandez-vous également si la sécurité est de mise au sein de l’établissement que fréquente votre enfant :

  • Comment sont surveillés les enfants dans la cour de récréation, les couloirs, les sanitaires et la cantine ? On m’a signalé que les temps périscolaires ne sont pas sous la responsabilité des enseignants ou de l’éducation nationale, mais du personnel de mairie.
  • Comment sont résolus les problèmes de disputes, d’agressivité ou de violence entre enfants ?
  • Qu’est-ce qui est mis en place pour éviter les abus sexuels (entre enfants, parce que ça existe bien plus qu’on ne le croit, mais également des adultes envers les enfants) ? Les abus sexuels ont principalement lieu dans le cadre familial et il faut être vigilent à la maison également. Mais assurons-nous que cette vigilance soit bien assurée à l’école (sans tomber dans la paranoïa et la méfiance qui sont tout aussi néfastes)
  • Comment l’établissement où est scolarisé mon enfant considère-t-il les événements dramatiques comme le harcèlement moral, verbal et physique, le racket, l’humiliation, le cyber-harcèlement (prendre pour cible quelqu’un et l’humilier sur les réseaux sociaux), le chantage, les jeux dangereux (jeu d’asphyxie et jeux d’attaque) … Qu’il s’agisse de pratique faites entre élèves, d’un enseignant envers ses élèves, et d’élèves (ou parents d’élèves) envers les enseignants et le personnel.

Enfin, déterminez si votre enfant est valorisé, poussé vers le haut, considéré comme un être à part entière avec ses points forts et ses points faibles.

QUESTION NUMERO 3 : Est-ce que mon enfant est heureux ?

Les enfants heureux d’aller à l’école existent. Ce sont souvent les enfants dont la manière d’apprendre est proche des méthodes d’apprentissage de l’école. Et ce sont aussi souvent les enfants qui sont pris en charge par de bons enseignants. Et attention : heureux ne veut pas dire qu’il n’y a pas de difficulté.

J’aimerais aussi préciser que pour être un enfant heureux à l’école il ne suffit pas d’être « bon en classe » et « d’avoir des facilités ».

Le bonheur d’un enfant à l’école dépend également :

  • du respect de son rythme
  • de l’entretien de son enthousiasme pour apprendre
  • de ses relations avec son ou ses enseignants, et avec les autres enfants

J’aimerais préciser aussi que certains enfants qui ne sont pas heureux, ne le sont pas forcément à cause de l’école, mais à cause de problèmes familiaux ou autres. Réfléchir sur l’école ne signifie pas qu’il n’y a que cet élément qui entre en compte. Certains enfants font face à de grandes difficultés familiales ou contextuelles (exil, guerre, maladie, misère…). Dans ce genre de situation, l’école est souvent salutaire.

Les enfants malheureux à l’école, à cause de l’école, sont souvent :

  • des enfants qui s’ennuient parce que ça ne va pas assez vite, parce qu’ils ont une capacité d’apprentissage supérieure à la moyenne OU des enfants qui sont en difficulté (échec scolaire) car ça va trop vite pour eux, parce qu’ils n’ont pas le temps de consolider leurs acquis, etc.
  • des enfants qui ne sont pas respectés dans leur propres rythmes : on leur demande toujours d’aller plus vite et on leur fait le reproche d’être trop lent (ou à l’inverse d’être trop impatient). Un enfant qui est sans cesse bousculé dans son rythme est un enfant qui perd l’envie et l’enthousiasme pourtant si nécessaires (je dirai même vitaux) à la réussite de l’apprentissage et de la vie.
  • des enfants qui se sentent en prison : certains enfants ont besoin de bouger pour apprendre, besoin de parler pour comprendre, besoin de contacts avec les autres pour aider et pour être aidé. Ces enfants ne comprennent pas qu’on leur interdise tout cela et le vivent très mal parce que c’est une partie d’eux-mêmes qui fonctionne ainsi. Un enfant qui se sent en prison va très rapidement baisser les bras, perdre son enthousiasme et entrer dans une spirale d’échec scolaire. Le surnombre en classe qui est la cause principale de cette contrainte est une difficulté imposée autant aux élèves qu’à l’enseignant (qui lui, se retrouve entre le parent et ses exigences).
  • des enfants qui se sentent jugés, mal aimés, rejetés : qu’il s’agisse d’un ressenti ou d’un fait, ces sentiments ne doivent jamais être négligés. Vous savez à quel point il est facile de trouver un bouc émissaire. N’importe quelle raison suffit : une particularité physique (couleur de peau, couleur des cheveux, taille…), une particularité de vie (un enfant juif, un enfant qui a deux mamans…), une aptitude particulière (le meilleur de la classe), ou à l’inverse une faiblesse (le « nul » en sport)… Les enseignants (tout comme n’importe quelle autre personne, même du cercle familial) peuvent rejeter certains enfants. Souvenez-vous que l’enfant commence à n’être un problème qu’à l’âge où il commence à réaliser qu’il représente un problème. C’est alors que le processus d’autodestruction et de rejet s’enclenche.

 

Cette première étape, réfléchir sur l’école, consiste donc à faire un état des lieux honnête de l’instruction dite classique. Cette démarche est la base de la réflexion autour de l’IEF. Que votre enfant ait déjà été dans une structure scolaire ou non, cela n’empêche en rien de se faire sa propre idée de ce qu’on est prêt à accepter ou pas. Je vous retrouve très vite pour l’étape numéro 2. Et si vous souhaitez déjà un coup de pouce pour démarrer votre projet IEF, cliquez ici.

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